Mathieu Warnier, Media365, publié le mardi 12 novembre 2024 à 9h25
Alors qu’il a souvent été dans le peloton aux côtés de Tadej Pogacar cette saison, Romain Bardet a confié qu’il sentait quand le Slovène voulait gagner et assure qu’il a su évoluer pour devenir quasiment impossible à battre.
La saison 2024 restera celle de Tadej Pogacar. Vainqueur de presque toutes les courses auxquelles il a participé, Tadej Pogacar s’est montré sans pitié avec une équipe UAE Team Emirates dédiée à sa cause. Présent dans le peloton du Giro, du Tour de France mais aussi lors des Mondiaux, trois courses outrageusement dominées par le Slovène, Romain Bardet a pu assister de près aux performances du numéro 1 mondial et reste marqué. Lors d’un entretien accordé à Eurosport Pour clôturer la saison, le coureur de l’équipe DSM Firmenich-PostNL a confié son étonnement face aux progrès de Tadej Pogacar au cours des derniers mois tout en ajoutant que ce dernier “a mis bout à bout l’immense potentiel qu’on voyait en lui”. « Apparemment, il ne savait pas s’entraîner. Maintenant, il le sait, ajouta-t-il d’un ton enjoué. Il rassemble un potentiel que l’on a pu constater ces dernières années sur ses deux premiers Tour de France qu’il a remportés dans la catégorie. »
Bardet : « Le sentiment de ne pas vraiment faire partie de ses adversaires »
S’il concède que cette progression est « difficile à expliquer », le natif de Brioude assure ne pas « passer beaucoup de temps à chercher des explications ». “Même en étant contemporain et dans l’industrie, on a le sentiment de ne pas vraiment faire partie de ses adversaires”, a-t-il ajouté, un peu fataliste. L’année 2024 aura été notamment animée par les chevauchées fantastiques de Tadej Pogacar, lui qui a passé plus de 80 kilomètres seul devant lors des Strade Bianche ou qui a secoué le peloton à plus de 100 kilomètres de l’arrivée lors des Mondiaux. A la question de savoir si, à certains moments, il débutait une épreuve avec la certitude que le Slovène allait gagner, la réponse de Romain Bardet est très claire. « Oui oui. Il y en a plusieurs qui me viennent à l’esprit : les Strade Bianche, le Grand Prix de Montréal et les Championnats du monde, a-t-il déclaré. J’étais fermement convaincu que sans aucun incident mécanique ni quoi que ce soit pour lui, c’était réglé. »
Bardet : « Si on voyait l’UAE Team Emirates s’agiter… »
Ce que le vice-champion du monde 2018 assure n’avoir jamais vécu dans sa carrière, lui qui raccrochera son vélo au printemps prochain, à l’issue du Critérium du Dauphiné. Si, dans le passé, Tadej Pogacar « avait encore une certaine vulnérabilité qu’on retrouvait un peu ailleurs, dans l’équipe par exemple », la situation a été bien différente en 2024, qui a vu le natif de Komenda disposer d’une véritable armada, tant sur les routes italiennes que françaises. “Là, on savait, même sur le Tour de France, que si on voyait l’UAE Team Emirates se déplacer en tête du peloton dès les premiers kilomètres pour contrôler la formation de l’échappée, qu’il allait gagner l’étape derrière, » confiait le vice-champion slovène lors de Liège-Bastogne-Liège. Sur le Giro, pareil. C’est arrivé au moins dix fois cette saison. » Une tendance qui pourrait se confirmer en 2025, mais il faudra compter sur des coureurs comme Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic pour tenter d’enrayer la domination sans partage du « nouveau cannibale ».
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