Après sept ans comme directeur sportif de Cré’Actuel-Marie Morin-U 22, Sébastien Cottier a appris début octobre, à la surprise générale, que la structure était en cours de fermeture. L’homme de 49 ans s’est posé des questions sur la suite de sa carrière professionnelle. Enfin, il poursuivra dans le monde du cyclisme en 2025 à la tête d’une autre N1 bretonne, Dinan Sport Cycling (lire ici). Sébastien Cottier revient pour DirectVelo au cours des dernières semaines.
DirectVelo : Comment avez-vous vécu la fin de l’équipe Cré’Actuel-Marie Morin-U 22 ?
Sébastien Cottier : C’était évidemment difficile, on ne s’y attendait pas. On était en période de recrutement, l’effectif était pratiquement au complet… Suite à la rencontre du 3 octobre, le bureau nous a annoncé que le club s’arrêtait, on a pris ça en face. Le président nous a expliqué le problème de la subvention dont le transfert a pris du retard en avril et que nous étions en difficulté de trésorerie pour l’hiver. Par ailleurs, de nombreux membres du bureau ont démissionné.
« UN INONDATION DE MESSAGES ET D’APPELS »
Avez-vous reçu beaucoup de messages après l’annonce ?
J’ai reçu beaucoup de retours, je ne m’attendais pas à ça, de la part des directeurs sportifs, des coureurs, des organisateurs et des amis. C’était un flot de messages et d’appels, c’était compliqué à gérer pendant quelques jours. C’était, je pense, un séisme dans le cyclisme breton et national avec l’ajout du Morbihan Adris Gwendal Oliveux qui s’est arrêté avant nous. Personne n’en attendait autant.
Que retenez-vous de vos années là-bas ?
Je me souviens surtout de l’aventure humaine, des bons moments et de la satisfaction d’avoir vu de nombreux coureurs devenus professionnels. J’ai rencontré des gens formidables et j’en garde de très bons souvenirs. J’ai récemment parlé à nouveau au téléphone avec d’anciens coureurs et ils m’ont dit qu’ils avaient passé un bon moment. Nous avons pu avoir un très bon esprit avec Alexis Renard, Mathis Le Berre, Ewen Costiou, David Boutville et Fabien Schmidt. Cette saison, nous avons quand même réalisé 36 victoires. Nous avons essayé de mettre en place une vision du cyclisme qui a plutôt bien fonctionné pendant toutes ces années.
Comment ont été établis les contacts avec Dinan Sport Cycling ?
Dinan m’a contacté après Paris-Tours, tout comme Laval (Mayenne-V et B-Monbana, NDLR). J’ai pu rapidement parler avec eux. Fin octobre, j’ai choisi Dinan. Le calendrier breton m’a davantage incité à aller vers leur projet. Les deux structures étaient vraiment motivées. Je tiens également à remercier Fabrice Havart (le président de Laval, NDLR) avec qui j’ai eu de très bonnes discussions.
« UN DÉFI MOTIVANT »
Était-ce important pour vous de rebondir rapidement ?
Je me suis quand même posé des questions si je voulais continuer dans ce domaine. J’ai pris le temps de bien réfléchir car nous avons reçu un gros coup à la tête. On sait aussi que le cyclisme ne se porte pas très bien en général, que ce soit au niveau des clubs et des organisations. C’est pourquoi je me suis accordé une quinzaine de jours de repos pour me permettre de décompresser et de prendre plus de recul. Début octobre, ce n’était pas évident pour les coureurs et ceux qui devaient s’engager avec nous pour 2025. La priorité était qu’ils trouvent tous un club.
Vous n’avez pas bâti l’effectif Dinan Sport Cycling. Est-ce différent pour vous ?
Je connais beaucoup de coureurs et pas seulement l’ancien Cré’Actuel-Marie Morin-U 22, ainsi que des dirigeants comme le président Michel Danjou. C’est un recrutement cohérent avec une moitié d’Espoirs et l’autre moitié un peu plus aguerri. J’ai toujours aimé travailler avec les jeunes. C’est à moi de m’adapter au fonctionnement du club, mais cela fonctionnera sans problème. Les départs sont nombreux, on repartira d’une page quasiment blanche. C’est un défi motivant, c’est pour ça que je n’ai pas peur. Jusqu’à la fin novembre, je suis toujours employé de Cré’Actuel-Marie-Morin-U 22. Je prendrai effectivement mes fonctions en décembre.
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