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Dijon. «Je vais à Tataouine» : après Dijon

Cinq ans après votre voyage entre Dijon et Pékin à vélo, vous repartez à l’aventure le 1est Décembre. Pour quoi ?

« J’ai soif de curiosité, de nature et de rencontres […]. Les voyages à vélo m’ont construit. J’ai grandi à la campagne et quand j’étais petite, je ne pensais pas que voyager était à ma portée. Quand j’ai commencé à le faire à 28 ans, cela m’a ouvert sur le monde. J’ai découvert qui j’étais et ce que je voulais devenir. J’ai envie de continuer sur cette lancée et de continuer à rencontrer du monde. »

Cette fois, vous allez découvrir les pays du Maghreb. Comment s’est construit votre projet ?

« J’avais très envie de découvrir le Maroc à vélo. C’est une destination qui m’a toujours attiré car, étant enfant, je lisais un livre – Le conteur de Marrakech – ce qui m’a beaucoup marqué. Grâce à lui, j’ai découvert une culture et un pays ; C’est la première fois que je voyage. J’ai trouvé formidable que la littérature jeunesse débouche, trente ans plus tard, sur un projet ambitieux (sourire). »

Vous prévoyez également de passer par l’Algérie et la Tunisie…

« Oui, j’ai été contacté sur Instagram par Eya, une jeune adolescente tunisienne qui vit à Sfax. Elle avait suivi mon voyage entre Dijon et Pékin, et ça lui donnait envie de faire du vélo. Elle m’a dit que si un jour je visitais son pays, je viendrais la voir et nous ferions du vélo ensemble. J’avais déjà prévu de traverser le Maroc, je me suis dit que c’était l’occasion de pousser jusqu’en Tunisie pour le voir. »

Votre objectif est de rejoindre la ville de Tataouine. Pour quoi ?

“Oui, je vais à Tataouine (rires). C’est un clin d’œil à mon grand-père qui utilisait souvent le nom de cette commune pour désigner un lieu lointain. Quand j’étais petite, je pensais que c’était juste une expression, ça me faisait rire. Plus tard, quand j’ai découvert que Tataouine était vraiment une ville, cela m’a donné envie de la visiter. C’est un lieu chargé d’histoire qui a servi de décor à la saga Guerres des étoiles et qui porte aussi des traces de l’histoire coloniale. »

Dans quelles conditions voyagerez-vous ?

« Je veux faire les choses à mon rythme. Je me donne entre quatre et six mois pour réaliser mon parcours. Je connais les pays et les villes que je vais traverser, mais je me donne la liberté d’adapter mon itinéraire selon mes envies. Je n’ai pas préparé mes nuits. Il s’agira soit de camping sauvage, d’auberges de jeunesse, soit de coucher chez l’habitant. Pour moi, c’est la formule idéale. J’aime ne pas savoir ce qui m’attend. Cela me permet de garder l’esprit ouvert. »

Partagerez-vous votre voyage sur les réseaux sociaux ?

« Oui, je partagerai le récit de mon voyage sur mon compte Instagram (@directionlhorizon). Dans un contexte où la méfiance envers le Maghreb se développe, ce voyage est l’occasion de montrer que la rencontre et l’échange sont possibles et surtout indispensables pour aller plus loin. Pour ma part, je suis très optimiste concernant les humains. Je suis conscient du danger et des choses négatives qui peuvent arriver, mais je sais aussi que partout où vous allez, il y a des gens formidables. Je vais essayer de montrer ce que je vis de la manière la plus transparente possible. »

Dans quel état d’esprit êtes-vous à un mois du grand départ ?

« Je suis zen. Il me reste encore beaucoup à faire : renouveler mon passeport, clôturer mon budget. Mais malgré tout, il y a de la joie, car je sais que je voyagerai selon mes règles. Ces dernières années ont été compliquées (Aurélie a lutté contre un cancer, ndlr) et ce qui est important pour moi c’est d’être heureuse au quotidien et de ne pas faire les choses sous la contrainte. C’est pour ça que je ne me mets pas de pression. S’il y a un moment où je me sens fatigué ou incertain, je ne m’empêche pas d’arrêter le voyage. Il n’y a pas d’échec. Je ferai ce que je peux. »


Vélo

 
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