Moins d'une semaine après la dernière compétition de cécifoot des Jeux paralympiques de Paris, le gazon synthétique a presque entièrement disparu et attend, en plusieurs rouleaux, d'être transporté vers une nouvelle vie. Objectif : démonter le stade au pied de la tour Eiffel d'ici fin octobre.
Dans les tribunes, les ouvriers ont commencé à retirer les sièges. Au pied des immenses tribunes provisoires, des câbles débranchés jonchent le sol. D'autres sont déjà stockés dans des caisses en vue du transport. Au Grand Palais Éphémère voisin, les tatamis ont disparu.
Le stade du Champ de Mars, au cœur de la capitale, devenu emblématique de Paris 2024, s'est transformé en chantier. Le bruit incessant des tournevis, scies et marteaux a remplacé les acclamations et chants des supporters.
“C'est sûr qu'il y a un pincement au cœur” de voir se dissiper peu à peu cette installation qui concentre “beaucoup de souvenirs”, concède Augustin Nechad, directeur du site “Eiffel Champ de Mars”, qui regroupe les deux sites de compétition qui accueillent depuis juillet le judo, la lutte, le beach-volley, le cécifoot, le para judo et le rugby-fauteuil.
Mais « on savait que c'était le contrat dès le départ de faire des sites temporaires car il n'y avait pas besoin, sur notre territoire, d'un tel stade », ajoute-t-il.
– Seconde vie –
Pour le démontage, trois phases se succèdent, voire se chevauchent.
D’abord, les équipes déménagent, le wifi, l’électricité, ou encore l’eau sont coupés. Ensuite, le « bump out », pour « tout ce qui tombe quand on retourne le site », résume M. Nechand : mobilier, équipements sportifs, câbles, bâches, affiches, signalétique.
Au total, pour 32 sites, 26 000 palettes seront transportées par le groupe CMA CGM, prestataire logistique des JO de Paris, vers des entrepôts en région parisienne.
« Nous aurons près de 1.400 déplacements de camions » lors de cette phase, relève Wagner Covos, directeur des opérations logistiques des Jeux de Paris chez CMA CGM. Il souligne la « complexité » liée à l'environnement urbain des sites de compétition, comparé aux stades de périphérie.
Le matériel est ensuite distribué vers ses destinations finales : don à des clubs, revente, ventes, etc. dans le but affiché de maximiser la « seconde vie ».
Chaque rouleau de gazon est numéroté pour faciliter la réinstallation. « C’est une tâche qui n’aurait pas été effectuée si on le jetait à la poubelle », souligne Augustin Nechad.
Les 2 000 tonnes de sable, dont une partie se trouve encore sous le sol du cécifoot, serviront à créer quatre terrains de beach-volley en Île-de-France.
Environ 200 collaborateurs de CMA CGM vident actuellement le village olympique des matelas, des armoires et des 17 000 lits assemblés pour l'occasion. Au total, 900 personnes de CMA CGM travailleront au démontage, contre 1 000 lors du montage.
« Nous sommes dans les temps », assure M. Covos, pour qui le succès est aussi un enjeu économique et d’image à long terme. Le groupe, qui prépare l’événement depuis trois ans et s’est développé à travers une série d’acquisitions (dont Bolloré Logistics), veut montrer haut et fort sa capacité à « faire d’autres types d’événements comme celui-ci ».
– Semaine de la mode –
Une fois le mobilier et le matériel retirés, il est temps de démonter les stands et toutes les infrastructures fixes. Cette opération est réalisée par un groupement d’entreprises autour du spécialiste de l’événementiel GL Events.
Les travaux ont débuté au lendemain de la fin des compétitions et les « derniers travaux de terrassement pour remettre le site en état » sont prévus le 31 octobre, mais « 70 % » du jardin devraient être évacués d'ici la mi-octobre, a précisé le responsable. Les tribunes au pied de la tour Eiffel resteront les plus longtemps en place.
Dans d'autres lieux, les travaux sont plus avancés, comme à la Concorde, qui n'a accueilli que la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques. Le Grand Palais, patrie de l'escrime, du taekwondo, du para-taekwondo et de l'escrime en fauteuil roulant, accueillera le 1er octobre le défilé Chanel dans le cadre de la Fashion Week de Paris.
y/y/le
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