« Bonjour Monsieur Heulot, y aurait-il une place pour moi dans votre équipe la saison prochaine ? » Voilà, en substance, le message envoyé par Baptiste Veistroffer, via Instagram, au directeur général de l’équipe Lotto Dstny, il y a quelques mois. « Honnêtement, j’avais oublié son offre », avoue l’ancien maillot jaune. « Il m’a recontacté et son profil m’intéressait », ajoute celui qui a pris les rênes de l’équipe belge l’an dernier. « Je l’avais vu gagner le Tour de Bretagne (à La Gacilly), j’avais aimé son tempérament. On a ensuite analysé ses données, ses datas et comme on avait perdu des coureurs de ce type, on a décidé de le prendre », explique Stéphane Heulot.
« Je faisais moi-même du porte-à-porte »
« Je savais qu’il était Breton. Je n’avais pas d’agent à l’époque, je n’avais pas beaucoup de contacts, donc je les ai approchés moi-même, en ciblant les équipes qui pouvaient me convenir », décrit l’aventurier lorientais originaire de Fouesnant, qui a réalisé une « saison réussie ».
Outre sa victoire au Tour de Bretagne, « la seule période de l’année où [il] « J’avais carte blanche », Baptiste Veistroffer, 24 ans, a signé un top 10 sur le Tour Poitou-Charentes avec les couleurs de Décathlon-AG2R. « J’ai senti que j’avais passé un cap, assure celui qu’on surnomme « le sanglier ». Physiquement, mais aussi au niveau tactique. Je reste offensif mais je réfléchis beaucoup plus. Il me manque encore un peu de gestion du chrono. J’ai tendance à trop m’emballer. J’ai de bonnes capacités mais il faut que je gère mieux ma condition physique. J’ai atteint tous les objectifs que l’équipe m’avait fixés, voire plus. C’est pour cela que j’espérais passer à un niveau supérieur, découvrir de plus belles courses.
« Une équipe à mon image »
Il a réussi son pari avec la formation du Belge Arnaud De Lie (9e mondial), malgré l’offre de Décathlon-AG2R (contrat d’un an, encore en réserve). « C’est une équipe à mon image », poursuit Veistroffer, qui veut « continuer à se connaître, savoir quel type de coureur » il est. Un rouleur infatigable, déjà. « Il est dans le registre d’un travailleur de l’ombre. Il a admirablement travaillé sur le dernier championnat de France (remporté par son équipier Paul Lapeira). Il est vaillant, globe-trotter, il a un parcours atypique (il est arrivé sur le vélo tard), j’aime ça. Il est frais mentalement et physiquement. Il a une marge de progression, du potentiel. Il saisit la vie », précise Stéphane Heulot. Baptiste Veistroffer, qui doit encore courir le Tour d’Eure-et-Loir, connaît son futur rôle de « coéquipier qui ne compte pas ses coups de pédale ». Ça tombe bien, ça lui plaît.
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