l'exploit et les larmes pour Ambadiang, héros de Castres face au Racing 92
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l'exploit et les larmes pour Ambadiang, héros de Castres face au Racing 92

Top 14 : l'exploit et les larmes pour Ambadiang, héros castrais face au Racing 92

Entre ces deux moments hallucinants, on ne peut pas choisir pour vous parler de « l’effet Ambadiang » sur le match entre le Castres Olympique et le Racing ce samedi. Certes, Christian Ambadiang, ailier arrivé de Nevers à l’intersaison, a donné la victoire au CO sur la dernière action (on y reviendra), alors que le Racing était revenu d’un déficit de douze points pour prendre l’avantage à deux minutes de la fin (26-28 à ce moment-là), mais il y a eu quelque chose d’encore plus marquant de sa part dans ce match. Une remontée défensive qui a enflammé le stade Pierre-Fabre.

C'est la 43e minute de ce match et alors qu'une attaque castraise aurait pu envoyer Rémy Baget à l'épreuve, le latéral parisien Max Spring intercepte le ballon sur la dernière passe et sprinte sur 90 mètres. Personne ne va le rattraper et le Racing va alors prendre huit points d'avance et un avantage psychologique. Mais c'est tout le contraire qui se produit. Une bombe nommée Christian Ambadiang revient comme un coureur de 100 mètres. “J'aimerais voir le GPS à quelle vitesse il va”, souffle son manager Jeremy Davidson après le match.

Un plaquage « planche »

Lancé comme une balle, il a infligé un plaquage « board » à Spring qui, non seulement a lâché le ballon sur place, atterrissant avec des pertes et des chutes sur le terrain, mais est ensuite parti avant d'arriver à la conférence de presse avec le bras en écharpe. « Je le vois venir parce qu'il arrive assez vite ! Je crois en mes jambes… mais il me manque cinq mètres », a admis le malheureux arrière, qui ne savait pas, tout comme son équipe, que ce geste allait tout changer par la suite. « Ce n'est pas seulement l'attraper qui est important », a ajouté Davidson. « Mais lui retirer le ballon était incroyable ».

Ambadiang a même trouvé les ressources pour récupérer l’ovalie et relancer, devant un public médusé mais aussi surchauffé. Le Racing venait de laisser filer sa chance de tuer le match et allait concéder un 13-0 qui le mettait dans les cordes. « C’est le tournant du match », confiait le centre Adrien Séguret. « Cela fait du bien dans la tête des joueurs à domicile et ils prennent un coup à ce moment-là. » Ambadiang, selon lui, a parfaitement embrassé l’esprit castrais : « Ce que j’aime dans ce club, c’est qu’ils ont un esprit combatif. J’ai fait tout ça pour eux, pour mes coéquipiers. Il faut se donner à 100%. Au début, je pensais qu’il allait marquer… »

Moins de dix minutes plus tard, il pouvait repartir sous une standing ovation des supporters castrais… mais son après-midi n’était pas fini. Car le confortable coussin castrais avait fondu et depuis le banc, l’ailier avait vu le Racing passer devant à deux minutes de la fin du match (26-28, après deux essais de Chavancy et Baudonne). A 14 ans après un carton jaune donné à Lebrun, Dumora blessé et Goodhue (excellent sur le match) sur une jambe, Christian Ambadiang faisait son retour pour les derniers instants du match…

« Un match que je dédie à ma grand-mère »

Et son équipe a merveilleusement joué le coup. Un retour court, Ardron qui vient chiper le ballon aux attaquants « ciel et blanc » et le miracle castrais était en marche. Botitu prend la tangente sur le côté droit d'une courbe dont il a le secret avant de délivrer une passe décisive en direction de la nouvelle coqueluche du stade Pierre Fabre, qui sur la réception de balle avait déjà échappé à Tuisova. « En quelques secondes je me suis dit qu'il fallait juste arriver dans la zone d'en-but. » Il n'en fallait pas plus pour le dragster d'Ambadiang.

Une accélération foudroyante, un plongeon victorieux et le stade chavire, comme le tableau d’affichage (31-28). Choyé par ses coéquipiers tout autour de lui, le héros fait craquer l’armure et fond en larmes : « Ce n’est pas seulement ce match qui m’a donné de l’émotion. Je remercie l’équipe parce que c’était personnel. C’est un match que je dédie à ma grand-mère que j’ai perdu. Et c’est grâce à l’équipe qui m’a soutenu. » Après quatre saisons en Pro D2 à Nevers (il a inscrit neuf essais l’an dernier), le Camerounais aura donc réussi ses débuts en Top 14. Et ce n’est peut-être que le début.

Article original publié sur RMC Sport

 
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