“Nous ressemblons de plus en plus au football”

Marc Madiot tire la sonnette d’alarme sur le cyclisme, son fonctionnement et ses transferts. Photo : équipe cycliste Groupama-FDJ

Marc Madiot, figure emblématique du cyclisme et manager de l’équipe Groupama-FDJ, s’inquiète des dérives financières qui touchent le sport. Le cas de Maxim Van Gils, un jeune talent belge souhaitant quitter Lotto Dstny, illustre parfaitement les nouveaux enjeux du peloton.



Marc Madiot, le chef d’équipe Groupama-FDJs’inquiète pour l’avenir du cyclisme. Depuis plusieurs jours, l’affaire Maxime Van Gils soulève de nombreuses questions. Le Belge souhaite mettre fin à son contrat avec son équipe actuelle, Lotto Dstny, pour chercher un salaire plus attractif ailleurs. Ces dernières années, les agents de coureurs ont largement démocratisé ces mouvements avec une place importante pour la partie financière. Toutefois, ce sont les grandes équipes qui profitent de ce nouveau mode de transfert.

Près du RTBF, Marc Madiot a évoqué ces cas de plus en plus nombreux : « Ce qui arrive à Maxim Van Gils n’augure rien de bon pour l’avenir. L’arrivée de grandes structures financières n’est pas bonne pour nos relations avec ce que j’appellerai les sponsors traditionnels du cyclisme. En effet, quelques superpuissances sont arrivées dans le cyclisme, avec en tête UAE Team Emirates qui bénéficie d’un budget bien plus élevé que la majorité des équipes participant au World Tour.

Marc Madiot pointe le vélo à deux vitesses

« Face à cela, nous disposons encore d’un vivier de sponsors fidèles au cyclisme depuis plusieurs années, comme les loteries belges et françaises, Cofidis, Quick Step et autres. D’un simple revers de manche, du jour au lendemain, on peut remettre en cause ces structures et mettre à mal leur loyauté, et cela reste très malsain. »suite Marc Madiot. Et d’ajouter : “Je n’ai rien contre l’arrivée de sponsors majeurs comme Red Bull, UAE ou Bahreïn mais il faut quand même mettre un minimum de régulation dans tout ça car le jour où ces gros mastodontes partiront, parce qu’ils sont venus mais peuvent très bien repartir, que sera-t-il ? gauche? Au nom de l’argent, nous sacrifions beaucoup de valeurs.

Marc Madiot s’inquiète donc de l’avenir du cyclisme et de son fonctionnement. Si les équipes les plus puissantes financièrement mettent la main sur le cyclisme, les sponsors traditionnels pourraient finir par se lasser et arrêter leur sponsoring. Ce serait alors une catastrophe pour le cyclisme et pourrait conduire à la disparition de certaines équipes emblématiques, comme la Groupama-FDJentre autres.

Le cas Maxim Van Gils pose question

Le gérant du Groupama-FDJ ajouté : « Nous aimerions évidemment garder nos coureurs mais ce n’est pas possible. Mais de manière générale, je trouve qu’on ressemble de plus en plus au football, sans avoir les contreparties du football. Je ne trouve pas cela très sain, ni pour l’équipe, ni pour le pilote. Non, ce n’est pas bon, pas bon. Aujourd’hui, une équipe peut entraîner un jeune coureur et le perdre à tout moment sans aucun retour sur investissement. Ce qui peut être préjudiciable pour des formations disposant de moins de moyens. Marc Madiot j’ai aussi dû lâcher prise Lenny Martinez chez Bahreïn vainqueur.

Se référant au cas Maxime Van Gils, Marc Madiot note que l’équipe Loterie Dstny se retrouve dans une situation où cet avenant leur est indispensable, avec un contrat déjà établi entre les deux parties. Cependant, le fait que ce dernier envisage de partir, quelles qu’en soient les raisons, est perçu comme une menace pour l’héritage de l’équipe dans le cyclisme belge. Selon lui, si Loto est touché aujourd’hui, une autre équipe comme Étape rapide pourrait être affecté demain. Ayant déjà été confronté à ce type de situation, Marc Madiot estime qu’un problème fondamental persiste.

 
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