Dans la famille Aigon, nous aimons l’aventure. En 2013, Laurent, le papa, personnalité bien connue à Lacanau-océan, fait la Une des journaux en installant un cockpit de Boeing 737 dans la chambre de ses enfants. Cet exploit a valu à ce passionné d’aviation l’attention du géant de l’Internet, Google. Le résultat fut un très beau clip qui a recueilli des millions de vues.
Aujourd’hui, c’est sa fille Lilou, 22 ans, sans doute inspirée par les décollages et atterrissages incessants du commandant sur son simulateur, qui a décidé de prendre son envol, mais d’une manière un peu différente.
La jeune femme a pris un aller simple pour le Népal. Depuis Katmandou, son projet est de rentrer à Lacanau… à vélo. Karine, sa mère, n’a pas pu résister à l’envie de l’accompagner quelques jours, pour partager un peu de cette aventure, mais aussi pour s’assurer que tout se passera bien avant le grand saut. Depuis son smartphone, Laurent, qui ne cache pas une certaine anxiété mêlée d’une grande fierté, vérifie régulièrement les nouvelles.
Danse contemporaine
Le voyage a débuté vendredi 27 septembre. Avant de monter dans l’avion, Lilou s’est entretenue avec « Sud Ouest ». Elle explique que ce besoin d’explorer de nouveaux horizons est apparu lors d’un premier séjour à Chypre. « J’y suis allée suivre un cours de danse contemporaine dans le cadre de ma formation professionnelle au conservatoire. Sur cette petite île, je me suis retrouvé entouré d’étudiants du monde entier. La danse contemporaine est plurielle, traversée par de nombreux styles et mouvements artistiques. J’ai compris que, pour évoluer, il fallait s’imprégner de toutes ces influences. Et pour cela, rien de mieux que de voyager ! »
En résumé, tout est parti de là pour Lilou. Après cette expérience, la danseuse s’est envolée pour le Vietnam, qu’elle a traversé en sac à dos, puis est partie en Nouvelle-Zélande pour travailler et économiser de l’argent.
A chaque fois, Lilou a choisi de voyager seule. «C’est la vraie liberté. Vous ne dépendez de personne. Et c’est aussi comme ça qu’on rencontre le plus de gens. La relation avec les gens est différente. Dans mon sac, je n’ai que quelques affaires, mon téléphone et un bon appareil photo. Je voyage léger. »
Un premier voyage au Laos
Mais que pensez-vous de cette idée un peu folle d’aller du Népal à Lacanau à vélo ? Pour Lilou, tout s’est fait assez naturellement. « Au Vietnam, j’ai rencontré un voyageur qui avait traversé l’Afrique du Sud à vélo. Cela m’a inspiré et cette idée est restée dans un coin de ma tête. Une petite voix m’a dit que je devais essayer. »
Pour préparer cette belle aventure, la jeune Canaulaise est passée à l’action en testant son vélo au Laos, autre destination dont elle parle avec enthousiasme. « C’est un pays facile à parcourir. Les gens sont très hospitaliers, les paysages magnifiques. Avant de partir, je ne connaissais rien de ce territoire. J’ai pris soin de ne traverser que des petits villages, en restant à l’écart des lieux trop touristiques. J’ai vécu des expériences très puissantes. »
Sur le long chemin qui l’attend entre l’Asie et l’Europe, Lilou se donne entre six mois et un an pour arriver à destination. « Je vais danser, réaliser des reportages sur les artistes que je rencontre au fil du chemin, raconter des histoires. Toutes ces expériences seront une sorte de prolongement de ma première vie, une autre école où j’apprendrai beaucoup de nouvelles choses. »
Concernant l’itinéraire, Lilou explique qu’elle l’adaptera en fonction des circonstances. « En interagissant avec les autres voyageurs et les populations locales, je déciderai où aller. » Durant son parcours, la Canaulaise donnera régulièrement de ses nouvelles sur son compte Instagram (1). Un carnet de voyage ouvert qu’elle compte tenir à jour.
(1) liliworld.a.velo
