pourquoi un tel échec pour les Bleues aux Mondiaux de cyclisme

pourquoi un tel échec pour les Bleues aux Mondiaux de cyclisme
pourquoi un tel échec pour les Bleues aux Mondiaux de cyclisme

Ils s’imaginaient dynamiter la course, profitant notamment de la présence dans leurs rangs de la championne olympique de VTT, Pauline Ferrand-Prévot (PFP). Mais les Bleus ont complètement pris l’eau à Zurich. Rien n’a fonctionné comme le prouve la décevante douzième place de la première Française, Juliette Labous, loin de la championne du monde Lotte Kopecky. “Le plan était de garder Evita (Muzic) pour la fin”, explique Labous. Pauline (Ferrand-Prévot), Cédrine (Kerbaol) et moi avons dû suivre intelligemment les tirs. Mais nous nous sommes vite retrouvés à trois, Evita, moi et Cédrine. Puis il n’en restait plus que deux à la fin. »

Au fur et à mesure que la course avançait, sous une pluie de plus en plus verglaçante, la France perdait ses meilleurs atouts. On attendait tellement de Ferrand-Prévot que son abandon prématuré a donné le ton d’une journée ratée. PFP abandonne après deux heures de course. Son corps, habitué depuis des années aux courses de VTT de moins de 80 minutes, n’était plus habitué à souffrir plus longtemps. Et le froid n’arrangeait pas les choses.

“Au niveau du placement, ça allait au départ”, soupire le champion olympique. Et puis j’ai commencé à avoir mal au ventre. J’avais envie de manger beaucoup pour préparer la fin de course mais je n’arrivais pas du tout à le digérer. J’ai vomi, donc voilà, ce n’était pas possible. Je pensais que je ferais mieux, mais cela fait des années que je n’ai pas couru sur route. Je suis plus déçu pour l’équipe et j’aurais aimé faire mieux. » Aucun de ses coéquipiers ne lui en veut.

« Elle était très bien placée sur la première pente, raconte Cédrine Kerbaol. Mais Pauline fait du VTT et ça dure à peine plus d’une heure. Mais personne ne lui a fait pression. Pauline était là, par surprise. Son rôle était de dynamiser la course mais nous n’avons jamais eu l’occasion de jouer.

“On ne peut pas imaginer ce que les filles ont ramassé toute la journée”

Cédrine Kerbaol, censée n’intervenir que dans la deuxième partie de course, s’est vite retrouvée seule pour aider Muzic et Labous. « Dès le début, nous nous attendions à des attaques », analyse-t-elle. Mais ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est qu’après à peine 40 km, nous n’étions plus en infériorité numérique. Normalement, il fallait que deux ou trois filles nous aident et partent dans les échappées. Mais nous n’étions pas là. Alors j’ai essayé d’y aller et j’ai épuisé mes forces puis j’ai explosé. Combien coûte Juliette ? Douzième? Nous ne sommes pas venus pour ça. »

Glacée par le froid, Évita Muzic explique aussi s’être rapidement sentie sans énergie. Ce qui a changé les plans. « Je me suis battu, donnant mes dernières forces pour Juliette à la fin. Je passais mon temps à me faire lâcher, à revenir, etc. Et mes forces m’ont finalement fait défaut. »

A l’heure du bilan, Paul Brousse, le sélectionneur, est forcément déçu. « À 30 kilomètres de l’arrivée, j’ai compris que c’était fini. Car même si Juliette était actrice, Evita était dans les cordes. Il restait des Néerlandaises et des Belges et nous n’avions qu’une seule cartouche. Il aurait fallu un peu de chance pour être dans la bonne position. »

Et le coach a aussi une pensée pour Ferrand-Prévot. « Reprendre dans de telles conditions, c’est terrible », soupire-t-il. Nous ne pouvons pas imaginer ce que les filles ont collecté toute la journée. On en a vu qui ne pouvaient plus tenir le guidon tellement ils avaient froid… »

 
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