Tandis que le Fonds monétaire international s’inquiète de l’augmentation de la dette publique des États membres de cette organisation sous-régionale. Le président camerounais Paul Biya a prévenu ses pairs que si rien n’est fait, la Cémac connaîtra des conséquences désastreuses, tant pour les pays membres, mais aussi pour la sous-région.
Désormais, l’urgence pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale est de faire face à une inflation dépassant les seuils de convergence, de prévenir un risque de surendettement et d’endiguer la baisse des réserves extérieures.
Pour Thierry Ndong, journaliste économique à Yaoundé, le risque d’une crise monétaire plane, malgré des cours du pétrole favorables aux pays de la Cémac.
« Si l’on s’en tient au FMI, à la Banque mondiale et, dans une certaine mesure, à la Banque de France où est hébergé le compte d’opérations de la banque centrale des pays de la Cémac… si l’on s’en tient donc à ces institutions, la situation économique des la zone Cémac est préoccupante. Les indicateurs économiques sont pratiquement tous au rouge. » dit Ndong.
Selon le dernier rapport (2023-2024) du Programme des Nations Unies pour le développement, les États de la Cémac sont en difficulté en termes de développement humain, malgré d’importantes ressources géologiques. Ce rapport révèle des indicateurs très faibles sur le bien-être des populations.
Si, au niveau politique, on explique cette mauvaise situation économique par les nombreux chocs exogènes et endogènes de ces dernières années, notamment le Covid-19 et le changement climatique, les experts pointent surtout du doigt la gouvernance.
“On gagnerait pratiquement 2% de croissance”
Djimadoum Mandekor, spécialiste en économie et finance et ancien responsable de la Banque des États de l’Afrique centrale, estime que la gouvernance est la base d’une croissance économique inclusive.
« Je crois qu’il y a eu des études du FMI qui indiquaient que si nous avions le même niveau de gouvernance que l’UEMOA, nous gagnerions pratiquement 2% en taux de croissance du PIB. Alors, vous voyez combien, je dirais, la question de la gouvernance est importante pour assurer à nouveau, aujourd’hui, la croissance que chacun appelle à être inclusive, pour le bien de plus de 60 millions d’Africains dans sa partie centrale. regrette Mandekor.
Un problème de gouvernance ?
Alors que divers médias ont évoqué ces derniers jours la possibilité d’une dévaluation du franc CFA, la présidence camerounaise a indiqué qu’aucun ajustement monétaire n’était à l’ordre du jour. Pour l’économiste Djimadoum Mandekor, la Cémac a besoin de réformes.
« Il faut rationaliser les dépenses, aller vers les dépenses les plus utiles socialement et économiquement. Et le traité Cémac existe depuis mars 1994. Trente ans après, je pense qu’il serait bon de s’arrêter et de regarder. l’intégration est utile, l’intégration est un élément de dynamisme pour la croissance.dit-il.
La Cémac comprend six pays d’Afrique centrale : le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
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