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après le Covid, le télétravail s’installe petit à petit

Au début, c’était forcé, maintenant c’est devenu une pratique courante. En une formule, Pierre-Axel Parodat, directeur associé de l’EPMO à La Chaussée-Saint-Victor résume à quel point le télétravail est devenu incontournable après la pandémie de Covid-19. « C’est plus favorable dans le secteur des services. Une grande majorité de métiers nécessitent une présence. Je ne connais pas encore la cuisine à distance ni les téléfunérailles. »ironise Franck Bataille, patron de la CPME 41.

Localement, les entreprises sont plus mesurées qu’Amazon, qui obligera ses 300 000 salariés à travailler à 100 % en présentiel en 2025. « Nous nous dirigeons désormais vers l’hybride »pèse Franck Bataille, également dirigeant d’Agitys, une entreprise de services numériques. “C’est un point sur lequel il serait difficile de revenir”reconnaît Romain Francisco, responsable des ressources humaines à la CPAM du Loir-et-Cher, où 189 CDI sur les 220 basés à Blois font un à deux jours de télétravail par semaine.

Dans la chambre ou dans le salon, les télétravailleurs doivent trouver le meilleur endroit pour être à l’aise.
© Illustrative photo NR, Julien Pruvost

“On voit vite si le travail n’est pas fait”

Résultat : un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, moins de déplacements, plus de sérénité au travail et donc « une meilleure qualité de vie au travail »observent les dirigeants. Qui veillent à éviter certains écueils. « Il faut mieux identifier ce qui peut être fait à distance ou non. Les formations ou réunions vidéo entraînent moins d’interactions »poursuit Olivier Ruthardt, directeur RH de Malakoff Humanis, qui emploie « près de 1 000 salariés » à Blois, où 75 % ont droit à deux jours par semaine hors siège.

Tous insistent sur le nécessaire ” confiance “ à établir. « Le télétravail ne doit pas être vu comme une évasion du bureau, sinon il faut profondément se remettre en question. Les équipes, même à distance, doivent être solidaires, avec le dialogue et l’information qui circule”analyse Romain Francisco. « Les tâches doivent être clairement définies. Dans une petite structure comme la mienne (70 salariés) avec possibilité d’une journée de distanciation sociale par semaine, on voit vite si le travail n’est pas fait”poursuit Pierre-Axel Parodat, patron du Medef 41.

Le télétravail est souvent possible à petite dose : un à deux jours par semaine en moyenne dans les entreprises du Loir-et-Cher qui l’ont utilisé.
© Photo NR, Jérôme Dutac

« Il faut jauger le degré d’autonomie de chacun. L’isolement peut être catastrophique »prévient Franck Bataille. Car si le télétravail entraînait une perte de “productivité” et une augmentation de l’absentéisme, les habitudes seraient bientôt remises en question. Parallèlement, les TPE souhaitent préserver, voire améliorer, l’ambiance interne.

Pour tous les âges

« On a une routine conviviale, on se retrouve autour de la cafetière pour discuter. J’aime cette proximité. Sur mes dix collaborateurs, seuls deux travaillent à distance »continue-t-il. La dynamique inverse, comme chez Malakoff Humanis, invite à la réflexion pour inciter les télétravailleurs à ne pas prendre les mêmes jours. « Nous avons des lieux de travail désertés le lundi ou le vendredi avec moins de bruit et plus de places sur le parking. Il faut investir dans la qualité de l’accueil, avec des activités et des animations”image son directeur RH.

Le télétravail est perçu par tous les âges, pas seulement par les jeunes

Olivier Ruthardt, Directeur RH chez Malakoff Humanis

A l’heure où l’option « télétravail » apparaît sur les sites de recherche d’emploi, pouvoir la proposer est un atout pour attirer. « Dans le tertiaire, si le télétravail n’est pas inscrit ou initié, une entreprise perd en attractivité »observe Romain Francisco. « C’est un plus, mais pas un déclencheur : il y a le salaire, les avantages sociaux… Le télétravail est vu par tous les âges, pas seulement par les jeunes »affirme Olivier Ruthardt.

En effet, selon une enquête Odoxa publiée en février, toutes les tranches d’âge le pratiquent (46% des 25-34 ans, 37% des 35-49 ans et 26% des 50-64 ans) et espèrent que cela « porte ouverte à l’adaptation du travail selon les besoins du salarié »dixit Pierre-Axel Parodat, perdure. À “développement personnel” indissociable d’un « équilibre avec performance collective »assure-t-on chez Malakoff Humanis.

 
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