Pour le moment, pas d’appel téléphonique à quiconque n’est pas malade ou presque. Un proche, un ami, une relation… « Je ne peux pas, je crois que j’ai la grippe, je suis au lit… » Conséquence : l’hôpital est saturé, les professionnels souffrent. On pourrait dire que c’est la même chose chaque année. Non, cette année, pour la grippe, c’est pire.
Pour Thierry Péchey, président de l’Ordre des infirmiers de Meurthe-et-Moselle, contacté entre deux déplacements ce mercredi 8 janvier, la situation est « inadmissible et incompréhensible ».
« Tout est bloqué pour le moment. Pour quoi ? Nous n’avons pas assez vacciné du tout ! Le taux de vaccination contre la grippe cette année, pour la population à risque, est inférieur à 50 % par rapport à l’année dernière. Dans la population et parmi les professionnels. Maintenant, c’est trop tard ! S’il y avait eu plus de prévention, nous n’en serions pas là, mais nous nous sommes mis la tête dans le sable ! Une des seules solutions est de rétablir les gestes barrières : masques et gel hydroalcoolique. On sauve des vies avec ça», se souvient l’infirmière.
“Nous ne sommes pas coordonnés collectivement”
L’antenne Meurthe-et-Moselle de l’Agence régionale de santé (ARS) a convoqué ce mercredi matin une réunion de crise.
Sylvie Rossignon, médecin généraliste, présidente de la CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) du Grand Nancy, était présente.
« Comment est-il possible que, quatre ans après le Covid, nous soyons toujours là ? Je ne nous comprends plus collectivement. Nous n’avons pas encore suffisamment accès aux vaccins. Il faudrait qu’on déclenche un plan HSE, un plan de gestion des situations sanitaires exceptionnelles. Ce projet est prêt pour nous, mais il faut que le préfet donne son accord. Pourquoi attendons-nous ? Il faut le mettre en œuvre dès que l’on constate que les gens ne sont pas assez vaccinés, et ne pas attendre que l’épidémie s’amplifie », s’interroge le médecin.
Elle ajoute : « La crise que nous vivons actuellement était prévisible : les gens ne se sont pas fait vacciner. Une réunion de crise comme ce matin ne sert à rien. Nous ne nous coordonnons pas ! Nous ne sommes pas coordonnés collectivement… »