l’essentiel
Les trois épidémies qui frappent simultanément les exploitations agricoles tarnaises ont un impact durable sur le fonctionnement des filières. Outre la mortalité animale, les éleveurs subissent également de nombreuses pertes indirectes… qui ne bénéficient d’aucune aide de l’État, ce que dénoncent les syndicats.
Pour les éleveurs tarnais, le compte n’y est pas. L’État a débloqué des fonds pour les aider à faire face à diverses épidémies. Mais il refuse toujours de reconnaître les pertes indirectes liées à celles-ci. Mais ce sont les pertes indirectes, plus encore que la mortalité animale, qui pèsent sur les exploitations.
Depuis cet été, le département est touché par une épidémie de fièvre catarrhale du sérotype 8. À cela s’est ajouté le FCO 3. Ainsi qu’une troisième épidémie : la maladie hémorragique épizootique (EMD), très présente dans le secteur alimentaire. Ségala et Castrais.
Ces trois maladies sont transmises par un petit moucheron. Il n’y a donc pas d’autre solution que la vaccination. « Mais cela a un coût important pour les exploitations qui ont déjà une trésorerie serrée », précise un éleveur. Seule la vaccination contre le FCO 3 est gratuite. Pour le FCO8, un fonds d’urgence a été mis en place pour les moutons.
L’ensemble du département est touché par ces trois maladies. Seuls les troupeaux de chèvres sont relativement épargnés. Mais les moutons et les bovins ont été gravement touchés. Lors de son dernier bulletin, mi-novembre, le centre d’élevage a dénombré 328 foyers de MHE et 350 de FCO8 dans le département. Au Ségala, cerfs et chevreuils ont même été touchés, selon la FDSEA qui s’appuie sur les témoignages de chasseurs.
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Outre la perte d’animaux, ces maladies ont des conséquences importantes sur les élevages. Les animaux malades perdent leur fertilité. Ils produisent moins ou plus de lait. D’où des baisses de production importantes. « Il faut isoler les animaux pour les soigner. Nous devons leur donner un traitement. Ce n’est pas agréable de voir tes animaux comme ça. C’est l’équivalent du covid sur une personne fragile», assure Cyril Bousquet, éleveur bovin (lait) à Sérénac. De nombreuses femelles gravides avortent. Il y a donc moins de naissances.
Actuellement, en bovins viande, il y a une pénurie de veaux», assure Cyril Bosquet. Conséquence, les abattoirs du département ont réduit leur activité. « Cela met les filières en danger », insiste-t-il. En août, un éleveur de moutons à Montredon-Labessonnié, expliquait que touché par le FCO 8, en 2023, il avait subi une baisse de 30% des agneaux, soit une perte de près de 10. 000 €.
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Cyril Bousquet a même « perdu » ses deux taureaux stérilisés suite à une maladie. Outre la perte de plus de 3 000 euros, tous les travaux sur la génétique sont également perdus.
Face à cette situation, la FDSEA et la JA demandent donc que soient pris en compte les frais vétérinaires et les pertes indirectes, ainsi que l’extension de la zone de vaccination gratuite en MHE. Ils souhaitent également la création d’une banque d’antigènes pour anticiper l’arrivée de nouveaux sérotypes. Le 1 et le 12 sont présents en Europe.
Si rien n’est fait pour eux, de nombreuses exploitations cesseront leur activité. Une catastrophe pour le département. “En secteur montagneux si on n’a plus de ruminants, ça va être compliqué”, assure Cyril Bousquet. « L’occupation des territoires va diminuer. Nous allons changer le modèle agricole. Ce sera la fin des exploitations familiales », concluent les agriculteurs qui jugent « urgent » que l’État agisse.