Pourquoi l’Europe a adopté HERA, son autorité anti-pandémique

Pourquoi l’Europe a adopté HERA, son autorité anti-pandémique
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« L’Europe avance à travers ses crises », déclare Laurent Muschel, directeur général d’HERA (Health Emergency Preparedness and Response). Cette « Autorité européenne de préparation et de réponse aux urgences sanitaires », en français simple, est née en septembre 2021.

La pandémie de Covid-19 a révélé les difficultés des membres de l’UE à être tous synchronisés. L’objectif d’HERA est de : « Veiller à ce que les États de l’UE mettent en place des contre-mesures médicales de manière coordonnée. » Pour la prochaine grande pandémie, comme pour les crises sanitaires intermédiaires.

Réseau de surveillance et de test

Basée à Bruxelles (Belgique), HERA n’emploie qu’une centaine de personnes « en temps de paix », dont de nombreux contractuels, et dispose d’un budget d’un milliard d’euros. En cas de crise, son personnel peut être complété par d’autres agents de la Commission européenne.

La création d’un réseau DURABLE de laboratoires nationaux, codirigé par Jean-Claude Manuguerra de l’Institut Pasteur, a été l’une des premières réalisations concrètes d’HERA. Un réseau de veille et de tests : notamment pour valider une bibliothèque de kits de diagnostic, par famille de pathogènes, dont le développement a été lancé.

«Nous nous appuyons sur les analyses de l’ECDC (l’Agence européenne de contrôle des maladies), qui évalue les risques, explique Laurent Muschel. Et nous examinons si nous disposons de solutions médicales. Si ce n’est pas le cas, nous finançons la recherche ou les tests sur les médicaments, en parallèle avec la Banque européenne d’investissement. »

325 millions de doses garanties

Un programme européen, EUFab, a déjà pré-réservé des capacités de production de vaccins dans les usines européennes. Un pré-contrat garantissant 325 millions de doses de vaccin en six mois a été établi (sur trois ans) avec plusieurs plateformes vaccinales (vaccin à ARNm, vaccin inactivé, vaccin protéique). Et « Nous allons lancer un appel d’offres pour des médicaments antiviraux contre les fièvres hémorragiques. »

HERA est à l’origine d’une initiative internationale de surveillance des eaux usées, avec l’ambition de créer un réseau mondial et pourquoi pas ensuite d’en transférer la gestion à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais comment collecter des données auprès de pays récalcitrants, comme la Chine ? « Le réseau assure la surveillance des eaux usées des aéroports, notamment ceux de Singapour et d’Afrique du Sud. »

Un avenir qui dépend des budgets

Si la création d’HERA est unanimement saluée comme positive, les imitateurs de son action suscitent des critiques, notamment pour son rôle mineur de soutien à la recherche universitaire. Quel avenir pour l’autorité ? Beaucoup dépendra de la capacité de l’UE et des États membres à maintenir les budgets consacrés à la préparation à la pandémie. Surtout si la prochaine menace majeure tarde à apparaître.

Toutefois, le fonctionnement de la nouvelle Autorité a déjà été testé en conditions réelles. «Le début de l’épidémie de mpox (variole du singe) a montré notre utilité, le juge Laurent Muschel. En deux semaines, nous avons pu négocier 350 000 vaccins, mis à disposition des États membres, ce qui a stoppé la propagation du virus. »

” En octobre, il continue, nous prévoyons un grand exercice avec tous les services de tous les États membres. Bien entendu, le scénario de cette menace fictive ne sera pas dévoilé à l’avance.

 
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