Herbert Kickl, le visage d’une extrême droite au langage outrancier

Herbert Kickl, le visage d’une extrême droite au langage outrancier
Herbert Kickl, le visage d’une extrême droite au langage outrancier

Herbert Kickl est désormais le visage de l’extrême droite autrichienne, triomphant aux élections législatives avec environ 29 % des voix. Ce succès marque un tournant historique, même si son accès à la chancellerie reste incertain en raison de l’absence de partenaires de coalition.

Un leader atypique

Contrairement à ses prédécesseurs comme Jörg Haider ou Heinz-Christian Strache, Herbert Kickl ne se distingue ni par son charisme photogénique ni par ses talents oratoires. Cet ancien ministre de l’Intérieur et député du Parti autrichien de la liberté (FPÖ) s’est surtout imposé comme une éminence grise au sein du parti, avant de prendre la tête du mouvement en 2021. Sous sa direction, le FPÖ est passé de 18% à environ 29 %, capitalisant sur les frustrations économiques et les controverses autour de la pandémie.

Un style controversé

Herbert Kickl est particulièrement connu pour son langage outrancier et ses attaques virulentes contre ses adversaires. Ses rencontres, décrites comme de véritables spectacles de café-théâtre, sont ponctuées de provocations. Il n’hésite pas à caricaturer ses adversaires, allant jusqu’à qualifier un élu Vert de « SM dominatrice » ou de qualifier le président autrichien de « momie sénile ».

Malgré son style provocateur, Kickl séduit les électeurs par son image d’homme politique soigné et sans scandale personnel, un contraste saisissant avec l’instabilité qui a souvent marqué l’extrême droite autrichienne.

Kickl a gagné en popularité en adoptant une ligne complotiste face aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19, ce qui lui a permis de séduire les anti-vaccins et autres sceptiques des mesures sanitaires. Il a également prôné une stricte neutralité sur la guerre en Ukraine, s’opposant à tout soutien à Kiev après l’invasion russe en 2022, un discours qui trouve un écho auprès d’une partie de l’électorat autrichien.

Un héritage historique et des provocations délibérées

Issu d’un parti fondé par d’anciens nazis, Herbert Kickl n’hésite pas à utiliser des termes à connotation historique. Il se décrit comme un « Volkskanzler » (chancelier du peuple), expression tirée du vocabulaire nazi. S’il réfute toute allusion directe au régime hitlérien, il ne cache pas ses liens avec de petits groupes extrémistes et a souvent prononcé des discours contre l’immigration et l’islam.

En 2016, il se rapproche des identitaires et popularise depuis le concept de « remigration », visant à expulser les citoyens autrichiens d’origine étrangère.

Controverses avec les médias

Elle a également été au cœur de controverses juridiques. Alors qu’il était ministre de l’Intérieur, il aurait commandé des publicités financées par l’Etat dans un grand groupe de presse pour garantir une couverture favorable à son parti. En 2023, il pose en uniforme paramilitaire sur des affiches de campagne avec le slogan « Forteresse Autriche », un message clair sur sa vision de la politique d’immigration.

Si Herbert Kickl a réussi à faire du FPÖ un acteur clé de la politique autrichienne, sa capacité à former un gouvernement reste remise en question. Son discours provocateur et ses positions extrémistes divisent profondément, tant au niveau national qu’international. Cependant, sa montée reflète une tendance plus large de montée du populisme en Europe, soutenue par des discours anti-système et nationalistes.

 
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