Hausse globale des nouveaux cas selon l’OMS

Cinquante cas positifs au covid-19, sur un échantillon de 94, ont été détectés lors de l’exercice de séquençage réalisé du 27 juillet au 30 août 2024. Faut-il s’inquiéter ? Éléments de réponse.

Sur les 94 échantillons prélevés du 27 juillet au 30 août 2024, 50 se sont révélés positifs, selon les résultats du séquençage effectué au Laboratoire Central de Santé (CHL) de Candos. Les indications montrent que la variante d’intérêt Omicron 24A est dominante, suivie des variantes 24B et 24 C.

Après avoir secoué le monde, le covid-19 a été relégué au rang de grippe à Maurice, et il n’y a pas lieu de s’inquiéter, selon le ministère de la Santé. Celui-ci enregistre en moyenne deux cas par mois. Cette déclaration contraste avec les informations récentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la France. Ces derniers évoquent une hausse des nouveaux cas ces dernières semaines.

Augmentation des nouveaux cas

Dans un rapport publié le 17 septembre, l’OMS a fait état d’une augmentation mondiale significative du nombre de nouveaux cas et de décès liés à la pandémie de covid-19. Du 22 juillet au 18 août 2024, les nouveaux cas ont augmenté de 23 % et les décès de 44 % par rapport à la période du 24 juin au 18 juillet 2024.

Selon l’OMS, 238 000 nouveaux cas ont été enregistrés dans 91 pays et environ 4 400 nouveaux décès ont été enregistrés dans 35 pays.

Dans son bulletin du 25 septembre, Santé publique France souligne que tous les indicateurs montrent une « intensification » de la circulation du SARS-CoV-2, notamment chez les adultes de plus de 65 ans. Les autorités sanitaires françaises surveillent la situation « avec vigilance » et prévoient de lancer une campagne de vaccination ciblée à partir du 15 octobre. Elles rappellent également que les mesures sanitaires restent un moyen efficace pour se protéger contre les infections respiratoires et leurs complications. Le port du masque est recommandé aux personnes présentant des symptômes.

Vigilance concernant la grippe

A Maurice, ce sont plutôt les infections respiratoires aiguës, comme la grippe, qui préoccupent les autorités sanitaires. Une nouvelle hausse des cas a été enregistrée du 16 au 22 septembre avec 5.459 cas contre 5.149 enregistrés du 9 au 15 septembre. Ces chiffres concernent uniquement les cas signalés dans le secteur public. Face à la persistance du climat froid et sec, le Dr Fazil Khodabocus, médecin du service public, prône la vigilance.

Le Dr Shameem Jaumdally estime pour sa part qu’il est normal, après plus de quatre ans de pandémie, que de nouveaux sous-variants émergent. Ces variants peuvent avoir une capacité de transmission « assez efficace » d’une personne à une autre. Il attribue ainsi l’augmentation des cas à la fois à l’émergence de nouveaux sous-variants et au comportement des populations, notamment en France. L’arrivée de l’automne incite à fermer davantage les fenêtres, réduisant ainsi la ventilation des logements, ce qui favorise selon lui la propagation du virus. Il précise que la transmission du covid-19 n’est pas forcément liée à une saison, mais plutôt à des comportements, ce qui augmente les risques.

Pas de soucis

Malgré cette situation, le virologue estime qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter de l’augmentation des nouveaux cas de covid-19. Il préconise cependant une approche ciblée pour protéger les personnes vulnérables, comme les personnes âgées et celles présentant des comorbidités. « Le Covid-19 peut être comparé à la grippe, qui a fait plus de morts que le coronavirus ces deux dernières années », dit-il.

Le Dr Jaumdally souligne que la vaccination contre le covid-19 n’est pas aussi utile que la vaccination contre la grippe, en particulier pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Il ajoute que les risques de complications liées au covid-19 sont désormais faibles grâce à l’immunité collective. « La plupart des gens dans le monde ont été infectés au moins une fois par le covid-19, nous sommes donc désormais dans une phase endémique », explique-t-il.

Selon lui, le covid-19 continuera à circuler pendant de nombreuses années, avec l’apparition de sous-variants, sans provoquer de crises majeures comme celles observées entre 2019 et 2021.

Depuis le début de la pandémie de covid-19, plus de 776 millions de cas confirmés et plus de sept millions de décès ont été enregistrés dans le monde, selon les chiffres de l’OMS.