Espace Schengen. L’Union européenne veut restaurer une véritable liberté de circulation

Espace Schengen. L’Union européenne veut restaurer une véritable liberté de circulation
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Elle est brandie comme un pilier de l’Union européenne ; le plus grand progrès pour les 420 millions de citoyens de l’espace Schengen… Pourtant, la libre circulation est en déclin. Jamais il n’y a eu autant de contrôles aux frontières intérieures de l’UE.

C’est en se heurtant à cela, chaque fois qu’elle prenait l’avion depuis sa circonscription de Lyon pour rejoindre Bruxelles, que l’eurodéputée socialiste Sylvie Guillaume (S&D), rapporteure pour la révision du code frontières Schengen, flairait la violation du traités, à partir de 2015… Cela me rendait fou. Chaque État membre semblait faire ce qu’il voulait. Sans se soucier des gigantesques files de camions que cela générait chez leurs voisins ; déceptions pour les touristes ; une lutte pour les 2 millions de frontaliers européens…

“Toutes les excuses semblent bonnes”

Le traité de Schengen, scellé en 1985, prévoit le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures (entre pays membres). Mais à titre temporaire, exceptionnel et justifié. Le plus souvent en raison de menaces sécuritaires, d’événements sportifs ou politiques (G7…) susceptibles de troubler l’ordre public.

Sauf que depuis dix ans, entre multiplication des attaques et pression migratoire, tous les prétextes semblent bons et tous les abus permis, observe l’élu socialiste. La Commission est débordée et tellement obsédée par le contrôle de ses frontières extérieures qu’elle a permis que cela se produise.

Jusqu’à ce que la cacophonie atteigne des sommets avec la pandémie de Covid-19. Là, chaque État a commencé à fixer ses propres règles… au risque d’improviser maladroitement mini-Schengen . Les pays baltes, pendant un certain temps, se recroquevillèrent dans leur bulle ; Le Danemark n’a laissé ses frontières ouvertes qu’aux Allemands, aux Norvégiens et aux Islandais.

La France a surpassé tous ses voisins, souligne Sylvie Guillaume : Les contrôles aux frontières ont été rétablis de manière continue de 2015 à 2022. Sans justification convaincante et sans grande transparence : C’est très politique. Dire que nous levons les contrôles donne une impression de laxisme. Les répits furent cependant de courte durée. Paris serre la vis à partir de septembre 2023, pour la Coupe du monde de rugby. Puis se répète depuis novembre 2023 et au moins jusqu’à fin octobre 2024, en raison de menace terroriste accrue, pression migratoire constante …et les Jeux Olympiques.

Ceux-là mêmes qui vantent les mérites de la libre circulation sont les premiers à la saper , affirme-t-elle. Faux procès, selon l’eurodéputé français François-Xavier Bellamy, leader des Républicains aux élections européennes : Pouvoir rétablir les contrôles aux frontières est précisément la condition pour que la libre circulation reste possible. » Il a donc voté contre cette révision du code Schengen, adoptée ce mercredi par le Parlement européen (311 voix pour, 267 contre). : « Les États membres sont souverains en la matière, sinon en cas de crise migratoire, cela deviendra ingérable.

Pas de retour de chèques sans justification « sérieuse »

Mais plus de virements de bord pour les États membres : avec le nouveau code des frontières, les contrôles peuvent être rétablis pour six mois, renouvelables pour deux ans maximum en cas de menace grave pour la sécurité publique et intérieure. Puis encore six mois, voire six mois supplémentaires, en dernier recours et sous réserve de présentation une solide analyse des risques précise Sylvie Guillaume : Désormais, plus les contrôles seront prolongés, plus la justification des Etats devra être élaborée et sérieuse.

Il ne sera plus possible de faire quoi que ce soit , se réjouit Sylvie Guillaume. Par ailleurs très engagée sur les questions migratoires, elle avoue néanmoins de grosses déceptions.

Le texte prévoit notamment de réduire les points et délais de passage des frontières en cas de manipulation des migrations, comme lorsque la Biélorussie du dictateur Alexandre Loukachenko a orchestré l’année dernière l’afflux de migrants vers la Pologne. Les ONG voient rouge. Ils accusent le code Schengen de s’en prendre aux victimes et non aux auteurs de cette exploitation.

Ils reprochent également au texte d’autoriser le refoulement de personnes sans droits et sans titres (ceux qui ne sont ni réfugiés ni demandeurs d’asile), à ​​la frontière entre la France et l’Italie, où un procédure de transfert sera autorisée, sur la base d’une coopération bilatérale. Je comprends leur inquiétude, assure Sylvie Guillaume. Je n’aime pas ça non plus, mais c’est un moindre mal. A eux de combler les brèches : à la frontière italienne, les réfugiés et demandeurs d’asile ne seront pas concernés… Et en cas d’exploitation de migrants entre deux Etats de l’UE, les passages seront fermés à certaines heures. C’est aux ONG d’agir le reste du temps.

 
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