« Circulation active », nouveau variant… L’épidémie repart-elle en France ?

« Circulation active », nouveau variant… L’épidémie repart-elle en France ?
« Circulation active », nouveau variant… L’épidémie repart-elle en France ?

Le 15 octobre 2024, une double campagne de vaccination débutera en France, contre la grippe et le Covid-19. Car le coronavirus n’a pas disparu, loin de là : selon le dernier bulletin de Santé publique France, daté du 18 septembre, les indicateurs sont encore plus bas. « en augmentation dans la ville chez les moins de 65 ans »mais « à des niveaux qui restent inférieurs à ceux observés au cours de la même période au cours des deux années précédentes ». « Tous les indicateurs reflètent une circulation active du SARS-CoV-2 dans la population générale depuis juin 2024, bien qu’avec un faible impact dans les hôpitaux »a indiqué l’agence.

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Une circulation « active » sans impact sur le système hospitalier

« Que ce soit l’analyse des eaux usées, les données des secours ou encore le réseau Sentinelles (réseau de surveillance des maladies transmissibles) montrent une circulation toujours active du coronavirus”confirme à Ouest de la France Professeur Antoine Flahault, Directeur de l’Institut de Santé Globale de l’Université de Genève (Suisse).

Le docteur Pierre Tattevin, infectiologue au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), note par exemple « significativement plus de diagnostics » pendant plusieurs semaines dans son service. « Mais cela ne surcharge pas du tout le système hospitalier, nous n’avons pas de patients en réanimation à cause de cela »il précise.

Il en va de même pour les médecins généralistes. « Nous constatons tous une recrudescence actuelle des cas de Covid depuis la rentrée scolaireassure le docteur Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins généralistes de France. « Quand on voit deux cas par semaine, passer à six, c’est une augmentation très significative. »

La situation n’est pas inhabituelle à cette période de l’année. L’an dernier, la hausse des indicateurs avait été constatée dès la fin août, rappelle Anne-Claude Crémieux, professeure d’infectiologie à l’hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l’Académie nationale de médecine.

Variantes à surveiller

Le retour des enfants à l’école y est pour beaucoup. « Avec la rentrée scolaire, les interactions entre les personnes, et pas seulement entre les enfants, dans des environnements fermés sont beaucoup plus nombreuses. Et ces interactions sont un facteur clé de la circulation du virus. »explique l’infectiologue.

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« La rentrée scolaire a probablement joué un rôle important dans la circulation d’un nouveau variant d’Omicron (KP.3.1.1) qui était quasiment absent des analyses fin août en France et en Europe, alors qu’il représente désormais 80% des échantillons »confirme Antoine Flahault. « Très contagieux »cette variante ne provoquerait pas de formes graves de la maladie, a précisé aux médias le Dr William Schafner, spécialiste des maladies infectieuses et professeur à la faculté de médecine de l’université américaine Vanderbilt Aujourd’hui en mai dernier.

Une personne se fait vacciner à Rennes (Ille-et-Vilaine), en janvier 2021. La prochaine campagne de rappel débutera le 15 octobre. | JOËL LE GALL / ARCHIVES OUEST-FRANCE
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Une personne se fait vacciner à Rennes (Ille-et-Vilaine), en janvier 2021. La prochaine campagne de rappel débutera le 15 octobre. | JOËL LE GALL / ARCHIVES OUEST-FRANCE

Une autre variante est surveillée depuis qu’elle a été détectée pour la première fois en Allemagne en juin. Appelée XEC, elle est « un sous-variant candidat pour une prochaine vague cet hiver en Europe »estime Antoine Flahault. Mais il est impossible d’en être certain pour le moment, car « son potentiel à échapper à l’immunité conférée par le variant KP.3.1.1 n’a pas encore été clairement démontré »note le professeur.

Pas d’alarmisme, mais vigilance

Autre facteur de la résurgence de l’épidémie : la baisse de l’immunité de la population. Si plus de la moitié des Français ont reçu trois doses de vaccin, selon Covid Tracker, « Il est désormais bien démontré que la protection supplémentaire conférée par chaque rappel disparaît au bout de six mois »recalls Anne-Claude Crémieux.

D’où l’importance de campagnes de rappel régulières, notamment auprès des populations dites « à risque » : les plus de 65 ans, les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les professionnels de santé et les personnes ayant des contacts avec des personnes à risque.

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Il n’y a toutefois pas lieu de s’alarmer à ce stade. Une augmentation des infections ne signifie pas que les hospitalisations augmentent. « La capacité du virus à provoquer une maladie grave diminue, car la population a atteint un niveau élevé d’immunité. »explique Anne-Claude Crémieux. D’autant plus que le vaccin qui sera proposé en octobre « est mieux adapté aux souches actuellement en circulation ».

De quoi envisager l’automne et l’hiver avec une pointe d’optimisme. « On devrait voir une diminution des infections au Covid au cours des prochaines semaines et peut-être une accalmie au cours des prochains mois, même si on n’est sûr de rien à ce sujet et que la saison froide favorise toutes les infections respiratoires. »dit Antoine Flahault. Le docteur Pierre Tattevin attend « continuer à voir le virus circuler très régulièrement sans déséquilibrer le système de santé, comme le rhume ».

L’heure n’est pas au catastrophisme, mais à la surveillance et à la vigilance. Outre le vaccin, « le masque dans les espaces clos mal ventilés, notamment dans les transports et la ventilation des espaces clos et bondés » restent des mesures préventives efficaces, rappelle Antoine Flahault.

 
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