Un pompier licencié pour non-vaccination contre le Covid pourrait être réintégré et indemnisé

Un pompier licencié pour non-vaccination contre le Covid pourrait être réintégré et indemnisé
Un pompier licencié pour non-vaccination contre le Covid pourrait être réintégré et indemnisé

La voix tremble un peu. Les yeux s’embuent. Même son avocat peine à cacher son émotion devant le tribunal administratif de Rouen. Quelques minutes plus tôt, le rapporteur public venait de recommander l’annulation de la révocation et la reconstruction de la carrière de Florent Madelaine.

Ce pompier professionnel, qui avait débuté sa carrière comme volontaire en 2000 et réussi le concours en 2004, faisait partie du personnel de la caserne des pompiers de Dieppe au moment des faits. Il avait d’abord été suspendu pour ne pas avoir accepté de se soumettre à la vaccination obligatoire contre le Covid-19 ; il avait ensuite présenté un faux certificat de vaccination obtenu via un site internet pour reprendre du service à Rouen.

Pas opposé aux vaccins mais à ce vaccin

Mais la tromperie ne dura pas longtemps et le sapeur au casier jusque-là vierge de toute tache se vit infliger la sanction la plus sévère : le renvoi.



Pour son avocate, Me Diane Protat, « Nous ne sommes pas en désobéissance civile, mais en objection de conscience. D’ailleurs, mon client n’est pas anti-vaccin : dans la même période, il a suivi le calendrier de vaccination pour le rappel contre la polio ! Mais il était contre ce vaccin contre le Covid. »

Ce que confirme la personne concernée : « On nous a obligés à nous faire vacciner au bout d’un an alors que nous avions déjà été en contact avec la maladie. J’ai expliqué que c’était contre mes convictions, mais que ce n’était pas un acte de rébellion. J’ai d’abord été suspendu. Je ne comprenais pas, je suis tombé en dépression. Et c’est au bout d’un an que j’ai décidé d’utiliser ce faux en juillet 2022. »

« Cela créera un précédent »

C’est le seul regret qu’il a. Mais celui qui occupait à l’époque le grade de sergent-major et avait un dossier de service sans faute ne comprend toujours pas pourquoi il a été mis à l’écart sans autre forme de procès. « Ils auraient pu, et cela s’est vu dans d’autres structures, lui proposer un poste sans contact avec le public pendant la crise. Ici, il n’a pas eu d’autre offre. »précise son avocat, rappelant au passage que la plainte pénale pour usage de faux laissez-passer a été classée sans suite.

La décision du tribunal administratif a été mise en délibéré. ​​Et Me Protat reste prudente quant à la décision finale, mais la directive du rapporteur public lui donne déjà des raisons d’être satisfaite : « Le rapport soutient l’objection de conscience. Si la décision du tribunal va dans ce sens, elle constituera un précédent. »elle salue. Florent, lui, est tout à fait prêt à reprendre du service : « J’ai souffert psychologiquement et financièrement. Mais je suis pompier. »

 
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