PASCAL GUYOT/AFP
Deux semaines d’interdiction d’exercice, c’est la sanction requise contre le médecin qui avait consulté à deux reprises le dossier de vaccination d’Emmanuel Macron en 2021.
FAITS DIVERS – Avait-il oublié le serment d’Hippocrate ? Ce lundi 18 septembre, la décision de la chambre disciplinaire du conseil de l’Ordre des médecins des Hauts-de-France a été rendue publique dans le cas d’un médecin généraliste qui avait consulté, à deux reprises, le statut vaccinal d’Emmanuel Macron. à l’été 2021.
Comme le révèlent les médias spécialisés dans les questions médicales ÉgoraLe docteur Michaël Rochoy a été sanctionné par ses pairs d’une interdiction d’exercer sa profession de deux semaines pour « manquements aux obligations éthiques ». Par conséquent, le médecin généraliste qui exerce à Outreau, dans le Pas-de-Calais, ne devrait pas être présent du 1er au 15 novembre 2023 à son cabinet.
Une étrange conclusion pour cette affaire de faille de sécurité entourant le dossier de vaccination du chef de l’Etat.
La version lanceur d’alerte
Entendu lors d’une audience en juin dernier à Lille, le médecin a pu expliquer sa démarche et tenter de convaincre de sa bonne foi, après avoir repéré de prétendues failles de sécurité dans le SI-VAC, la base de données des vaccinations Covid-19, lors d’une consultation avec un patient.
L’homme a ensuite utilisé l’exemple d’Emmanuel Macron pour expliquer sa démarche, qualifiant la manœuvre de « preuve de concept ». C’est ainsi qu’il s’est rendu compte que la date officielle de la première injection de vaccin du Président de la République n’était pas celle inscrite sur son carnet de vaccination. Conscient de sa découverte, le médecin s’est empressé de prévenir l’Élysée de cette erreur. Et selon Égoral’Élysée avait même remercié le médecin généraliste pour sa vigilance.
” Je me suis dit que des centaines de personnes auraient pu avoir accès ou auraient accès à ce dossier de vaccination… qui contient de fausses informations, susceptibles de laisser penser que le président serait anti-vax ou aurait été vacciné tardivement, contrairement à ce qu’il a dit. , Michaël Rochoy a alors témoignéÉgora en décembre 2021. Selon lui, cette erreur dans le dossier du président pourrait présenter le risque « pour alimenter inutilement le mouvement anti-vax » En France.
---Visé par une plainte du conseil départemental de l’Ordre des médecins du Pas-de-Calais, pour avoir consulté une seconde fois le pass vaccinal d’Emmanuel Macron alors qu’il Médiapart s’est intéressé au sujet, Michaël Rochoy a constaté à cette occasion que l’erreur signalée n’avait toujours pas été corrigée.
” Obligations éthiques »
Mais pas de quoi le tirer d’affaire, puisque l’Assurance maladie avait ouvert une enquête, permettant de découvrir une dizaine de médecins ou soignants un peu trop curieux du dossier d’Emmanuel Macron.

Dans le cas de Michaël Rochoy, la chambre disciplinaire de première instance des Hauts-de-France avait alors estimé que le médecin s’était lancé dans une croisade de « lanceur d’alerte », en oubliant sa mission première de soignant. Si « Le Docteur Rochoy avance que la mission supérieure de lanceur d’alerte dont il se sent investi lui aurait permis de s’affranchir de ses obligations déontologiques, une telle justification des manquements constatés ne peut être retenue »est-il mentionné dans la décision consultée par Égora. Une décision renforcée par l’argument du secret médical : « Contrairement à ce que[il] affirme que ces données étaient couvertes par le secret médical »assure la chambre disciplinaire.
Invité à réagir ce lundi, le médecin a répondu « désagréablement surpris » mais ne souhaite pas faire appel des deux semaines de suspension qui lui ont été imposées. En revanche, il ose faire une comparaison comique, comparant sa sanction avec celle d’un autre médecin. “Didier Raoult, pour avoir prôné l’hydroxychloroquine, dont on a désormais des arguments pour dire qu’elle a tué des gens dans le monde, a eu moins, il a eu une réprimande”s’est moqué Michaël Rochoy.
Celui qui se fait désormais appeler « vil coquin » accueille avec philosophie la décision disciplinaire, estimant qu’elle pénalise en premier lieu ses patients. Sur la période du 1er au 15 novembre, le médecin généraliste a été contraint d’annuler pas moins de 42 rendez-vous.
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