Des proches débordés, un quartier sous le choc et une scène de crime digne d’un film d’horreur : au lendemain du triple meurtre qui secoue une rue tranquille du quartier Rosemont à Montréal, votre entourage fait face à un drame.
Publié à 7:24
Mis à jour à 17h25
Des bouquets de fleurs ont commencé à s’entasser samedi après-midi devant ce duplex de la rue Bélanger, à Montréal, situé entre la rue Viau et le 40e Av. Ils sont portés par des proches en pleurs, ébranlés. Et par des voisins qui connaissaient la famille depuis des décennies.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Des personnes se sont rassemblées samedi sur les lieux du drame.
La veille, un jeune homme de 19 ans, Arthur Galarneau, aurait poignardé à mort sa mère, son père et sa grand-mère dans ce même immeuble. Il a été accusé samedi matin devant la Cour du Québec des meurtres non prémédités de trois personnes, soit Mylène Gingras, 53 ans, Richard Galarneau, 53 ans, et Francine Gingras-Boucher, 75 ans.
Selon nos informations, le jeune homme aurait des problèmes de santé mentale et de consommation. Vendredi, un de ses amis a dit La presse que les publications de M. Galarneau sur les réseaux sociaux avaient pris une tournure paranoïaque ces dernières semaines1.
Pour essayer de comprendre
Le quartier est abasourdi par la tragédie qui a décimé une famille apparemment heureuse en quelques heures.
“Je n’arrête pas d’y penser, à ce qui s’est passé”, a déclaré Filomena Parisi, propriétaire depuis cinquante ans de l’immeuble adjacent à celui où a eu lieu la tuerie, près de l’arrière-cour. « L’été, ils faisaient des barbecues, nous aussi, on parlait beaucoup, ajoute-t-elle. Je me demande ce qui est arrivé. »
Le duplex où Arthur Galarneau aurait habité depuis son enfance, et où il aurait assassiné sa famille, avait récemment été mis en vente. Francine Gingras-Boucher, grand-mère de l’accusé et propriétaire de l’immeuble, envisageait cette vente depuis l’été dernier, a expliqué Mme.moi Parisi. “Elle voulait déménager au stade olympique”, se souvient-elle. Elle a dit qu’elle allait les aider [sa fille Mylène Gingras, qui habitait à l’étage, et son petit-fils Arthur, qui habitait au sous-sol] pour trouver un autre endroit. »
Un ami de la famille, rejoint par La presse via les réseaux sociaux samedi, a également décrit une famille unie et aimante. “Arthur était très bien entouré de parents et d’une famille élargie qui l’aimaient terriblement. Il était le centre de la vie de Mylène et Richard. Nous essayons de comprendre », a-t-il déclaré. «Nous sommes tous consternés et vraiment touchés. »
Une scène à voir pour tous
Sur place samedi, le choc était presque palpable. En approchant du bâtiment – une jolie maison en briques grises avec un toit rouge – on pouvait déjà voir des éclaboussures de sang dans les fenêtres qui encadrent la porte d’entrée.
---Vendredi, l’arrestation d’Arthur Galarneau, couvert de sang, devant l’immeuble est devenue virale sur les réseaux sociaux.
La scène du crime à l’intérieur de l’immeuble, visible par la fenêtre, est particulièrement troublante : traînées de sang sur les murs et le plancher, pantoufles blanches devenues roses abandonnées devant la fenêtre, tapis imbibés de sang…
« C’est trop douloureux »
Plusieurs voisins immédiats ont préféré ne pas s’entretenir avec La Presse. « C’est trop douloureux », a laissé tomber une voisine d’un immeuble adjacent, sur le pas de sa porte.
Un autre a tout vu par sa fenêtre : l’arrestation et la présence d’un corps. Les images le hantent, a-t-il expliqué, préférant s’abstenir de commenter l’évènement.
« C’est vraiment bouleversant », a dit Adrasse Olguine, résidante d’un immeuble situé tout près du lieu du drame. En compagnie de ses propres enfants, la mère de famille a été d’autant plus choquée en apprenant les détails de l’histoire.
« Avant, je marchais sans crainte dans la rue, mais maintenant je sens que je dois faire attention aux voitures, et maintenant aux piétons », a aussi affirmé, visiblement émue, Naima Arfaoui, une résidante du quartier.
Pour Geneviève Hébert, une autre voisine qui habite à environ 300 mètres du duplex où s’est produit le drame, la santé mentale doit être priorisée. « Il faut que la santé mentale soit prise en charge collectivement, qu’il n’y ait plus de tabou », a lancé celle qui dit avoir déjà souffert elle-même de difficultés psychologiques. « Je peux comprendre à quel point [l’accusé] souffrait et comment il aurait pu trébucher. Mais c’est lourd, je ne pensais pas qu’une telle nouvelle pouvait autant m’affecter. »
Arthur Galarneau n’avait pas de casier judiciaire selon le Service de police de la Ville de Montréal. Il sera de retour devant le tribunal le 11 avril.
cinq meurtres enles conditionss similaire à Montréal en 2023
Les meurtres de la rue Bélanger sont les troisième, quatrième et cinquième homicides à Montréal en 2023.
Selon nos informations, ces cinq meurtres survenus à Montréal en 2023 auraient tous été commis par des jeunes soupçonnés ou accusés d’avoir poignardé un membre de leur famille.