Ne comptez pas sur Judith Elkan-Hervé, 99 ans, pour revenir à Auschwitz (Pologne) pour participer aux commémorations du 80e anniversaire de la libération du camp de concentration, organisées en grande pompe le 27 janvier. Elle ne sera pas aux côtés d’Emmanuel Macron, le roi d’Angleterre et de nombreux responsables. «C’est un cimetière. Je ne les fréquente pas par plaisir, encore moins ceux qui sont mis en scène. Trop douloureux», raconte celle qui y fut déportée à l’âge de 18 ans, en 1944, avec ses parents. Son père y est mort. Avec sa mère, ils reviennent de l’enfer.
Dans son salon feutré à Paris, un mur est recouvert d’une bibliothèque où cohabitent livres d’architecture et d’histoire. Au buffet, art africain et indien. Souvenirs d’un mari photographe, Lucien Hervé, décédé en 2007. Il n’est plus là pour entendre sa douce franco-hongroise raconter « sa » Shoah. A nos côtés ce jour-là, deux écolières de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Bouche bée lorsqu’elle décrit les chambres à gaz. « Six millions de morts », rappelle le quasi-centenaire.
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