Pour ceux qui en doutaient encore, la politique énergétique et environnementale de Donald Trump sera en cohérence avec ses discours de campagne. “Percez, bébé percez!” » a clamé la tribune populiste, un slogan qui nous invite à forer toujours plus profondément pour extraire toujours plus de gaz et de pétrole. Lors de son discours d’investiture le 20 janvier, le nouveau président a déclaré une « urgence énergétique » pour exploiter au mieux et au plus vite les gigantesques réserves américaines.
Ce slogan répond à plusieurs ambitions. Fournir à la population une énergie abondante à bas prix, un levier crucial pour éteindre l’inflation qui a été l’un des cauchemars nationaux du mandat Biden. « Constituer les réserves stratégiques du pays », si tant est qu’elles soient à un niveau inquiétant. Et exporter, inondant le monde de pétrole et de gaz labellisés « made in USA ».
Les États-Unis sont loin d’être en mauvaise position à cet égard. Le pays est le plus grand producteur mondial de pétrole. Elle n’est pas liée par les accords de modération de la production qui obligent les membres de l’OPEP+ – l’alliance de l’Arabie saoudite et de ses partenaires avec la Russie et ses acolytes – à soutenir les prix mondiaux.
Les Américains sont aussi les champions du gaz, qu’ils exportent sous forme de GNL, du gaz naturel liquéfié, comprimé à basse température pour remplir les navires méthaniers. Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, l’Europe s’est largement tournée vers le GNL en provenance des États-Unis pour compenser la fermeture des robinets de gaz russe. C’est ainsi que TotalEnergies a installé à l’automne 2023 un terminal méthanier flottant dans le port du Havre.
-L’accord de Paris est terminé
Cette politique agressive est en contradiction directe avec les objectifs affichés par la communauté internationale. Fin 2023, lors de la COP 28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, la déclaration finale incluait pour la première fois une formule alambiquée sur « une transition loin des combustibles fossiles ». Est-il utile d’insister sur la obsolescence de cet espoir ?
Logiquement avec lui-même, Donald Trump va initier une seconde sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat qui, depuis 2015, fixe le plafond du réchauffement à 2°C (par rapport à l’ère préindustrielle), voire 1,5°C. . Le retrait qu’il a opéré lors de son premier mandat est entré en vigueur lors de l’élection de Joe Biden. Le président démocrate l’a immédiatement annulé. Ce sera complètement différent cette fois. L’engagement américain de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 50 à 52 % d’ici 2030 (par rapport à 2005) est obsolète.
Ce brusque changement de direction devrait profiter à l’industrie automobile du pays. Pour le bon vieux moteur thermique, pas pour le véhicule électrique. Le président a ainsi enterré le « Green New Deal », le plan américain visant à promouvoir les technologies vertes. À l’été 2022, il a été décliné dans l’IRA, l’Inflation Reduction Act, un programme colossal de soutien à l’industrie, estimé à près de 370 milliards de dollars sur dix ans.
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