THOMAS SAMSON / AFP
Jean-Luc Mélenchon, ici le 19 mai 2022 à Paris, accuse le Parti socialiste de déni et de trahison après son refus de voter la motion de censure.
POLITIQUE – Sa parole était attendue. Plutôt rare dans les médias, bien que prolixe sur ses propres chaînes de diffusion, Jean-Luc Mélenchon était l’invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat ce dimanche 19 janvier. Trois jours après le refus du Parti socialiste de voter la motion de censure contre le gouvernement, le fondateur de La France insoumise a déclaré qu’il « meurtri » et “trahi” par cette décision.
Selon lui, ce choix tactique du PS illustre les dénégations d’un parti auquel il a appartenu pendant plus de trente ans. “Ils ne votent pas la censure mais sont dans l’opposition, personne ne comprend rien”a-t-il fustigé, révélant qu’il ne considérait plus le PS comme un ” partenaire “. En ligne de mire : la volonté des socialistes de négocier jusqu’au bout avec le gouvernement, quitte à n’obtenir que de vagues promesses. Engagé en discussions avec François Bayrou, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a obtenu, pour l’instant, une réouverture de la discussion autour de la très rejetée réforme des retraites. Suffisant aux yeux du groupe présidé par Boris Vallaud, qui n’a pas voté la censure (à l’exception de huit députés).
“On est meurtris parce qu’on se sent trahis, c’est évidentexpressed Jean-Luc Mélenchon. Nous sommes censés être des alliés. Ils ont eu des entretiens surprises avec le gouvernement. S’ils votent pour le budget et ne votent pas pour la censure du 49.3, on peut dire qu’ils ont rompu l’union”. Le triple candidat à la présidentielle, qui a claqué la porte du PS en 2008 après une série de désaccords, voit dans l’attitude actuelle des socialistes une volonté de revenir à l’époque pré-hollandaise, époque où le PS était hégémonique sur la gauche.
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-« Machine à tromperie »
« Nous ne sommes pas des menteurs qui disent qu’il faut aller se battre contre la finance et lui servir ensuite le repas du banquet.a-t-il poursuivi en faisant référence à la célèbre tirade de François Hollande. Nous tiendrons parole. Ne pensez pas que nous allons abandonner comme ça.. Qu’importe que l’ancien président, qui ne s’est pas présenté en 2017 face à un taux d’impopularité record, souligne « l’attitude irrespectueuse et arrogante de LFI au sein du Nouveau Front Populaire » dans une interview avec le dimanche de la TribuneJean-Luc Mélenchon livre coup sur coup : « Cet homme est une machine à tromperie. Pour M. Hollande, Emmanuel Macron doit rester jusqu’en 2027”.
Ce qui se joue derrière ces règlements de compte lointains, c’est d’abord la question du leadership à gauche. Depuis 2022 et les 22 % obtenus au premier tour de l’élection présidentielle par leur candidat, les Insoumis ont réussi à faire pencher la balance de leur côté, celui de la rupture. Les socialistes veulent maintenant se cacher en rendant le programme commun plus ” responsable “.
Mais impossible de ne pas voir aussi le remake de l’éternel affrontement entre les frères ennemis, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes ont déjà croisé le fer il y a près de trente ans, en 1997, lors du congrès de Brest. Une éternité en politique.
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