Le cessez-le-feu tant attendu entre Israël et le Hamas est finalement entré en vigueur, avec près de trois heures de retard, pendant lesquelles les forces israéliennes ont continué à frapper Gaza, accusant le groupe militant de ne pas avoir divulgué les noms des otages qui devraient être libérés dimanche.
Le cessez-le-feu a finalement commencé à 9h15 GMT, après que le Hamas a publié les noms des trois otages sur ses réseaux sociaux.
L’agence de défense civile dirigée par le Hamas a déclaré que huit personnes avaient été tuées dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza dans les heures qui ont suivi l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Trois Palestiniens ont été tués dans l’est de la ville de Gaza par des drones israéliens, ont annoncé dimanche les médecins du territoire. L’armée israélienne a déclaré qu’elle avait frappé des « cibles terroristes » dans le nord et le centre de Gaza et qu’elle continuerait à attaquer tant que le Hamas ne répondrait pas à ses exigences.
Le Hamas a désigné les trois femmes otages comme étant Romi Gonen, 24 ans, Emily Damari, 28 ans, et Doron Steinbrecher, 31 ans. Elles seront libérées par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, en échange de 30 prisonniers palestiniens chacune.
Le cessez-le-feu ouvre la voie à une possible fin d’une guerre de 15 mois qui a bouleversé le Moyen-Orient. Mais ce retard rappelle à quel point le processus risque d’être fragile.
Les forces israéliennes ont commencé à se retirer des zones de Rafah, dans la bande de Gaza, vers le couloir de Philadelphie, le long de la frontière entre l’Égypte et Gaza, ont rapporté dimanche les médias pro-Hamas.
L’armée israélienne a averti les habitants de Gaza de ne pas s’approcher de ses troupes ni de se déplacer sur le territoire palestinien avant la date limite du cessez-le-feu, ajoutant que lorsque les mouvements seraient autorisés, « une déclaration et des instructions seraient publiées sur les méthodes de transit sûres ».
L’accord de cessez-le-feu en trois étapes fait suite à des mois de négociations intermittentes négociées par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, et est intervenu juste avant l’investiture de Donald Trump à la présidence lundi.
Sa première étape durera six semaines, au cours desquelles 33 des 98 otages restants – femmes, enfants, hommes de plus de 50 ans, malades et blessés – seront libérés en échange de près de 2 000 prisonniers et détenus palestiniens.
Parmi les prisonniers figurent 737 hommes, femmes et adolescents, dont certains sont membres de groupes militants reconnus coupables d’attaques qui ont tué des dizaines d’Israéliens, ainsi que des centaines de Palestiniens de Gaza détenus depuis le début de la guerre.
Après la libération des otages dimanche, selon le principal négociateur américain Brett McGurk, l’accord prévoit la libération de quatre otages supplémentaires après sept jours, suivie de la libération de trois autres otages tous les sept jours par la suite.
-Au cours de la première phase, l’armée israélienne se retirera de certaines de ses positions à Gaza et les Palestiniens déplacés des zones du nord de Gaza seront autorisés à rentrer.
L’équipe du président américain Joe Biden a travaillé en étroite collaboration avec l’envoyé de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, pour faire avancer l’accord.
À l’approche de son investiture, Trump avait réitéré sa demande qu’un accord soit conclu rapidement, avertissant à plusieurs reprises qu’il y aurait « un enfer à payer » si les otages n’étaient pas libérés.
Mais ce qui se passera ensuite à Gaza reste incertain, en l’absence d’un accord global sur l’avenir du territoire après-guerre, dont la reconstruction nécessitera des milliards de dollars et des années de travail.
Et même si l’objectif déclaré du cessez-le-feu est de mettre fin complètement à la guerre, il pourrait facilement s’effondrer.
Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis près de deux décennies, a survécu malgré la perte de ses principaux dirigeants et de ses milliers de combattants.
Israël a juré qu’il ne permettrait pas au Hamas de revenir au pouvoir et a dégagé de vastes étendues de terrain à l’intérieur de Gaza, dans une démarche largement considérée comme une démarche vers la création d’une zone tampon qui permettra à ses troupes d’agir librement contre les menaces sur le territoire.
En Israël, le retour des otages pourrait apaiser une partie de la colère du public contre Netanyahu et son gouvernement de droite suite à l’échec sécuritaire du 7 octobre qui a conduit à la journée la plus meurtrière de l’histoire du pays.
Mais les partisans de la ligne dure de son gouvernement ont déjà menacé de démissionner si la guerre contre le Hamas ne reprenait pas, le laissant coincé entre le désir de Washington de voir la guerre prendre fin et ses alliés politiques d’extrême droite dans son pays.
Le ministre de la sécurité nationale, le parti d’extrême droite d’Itamar Ben-Gvir, Otzma Yehudit, a annoncé dimanche matin avoir officiellement quitté la coalition gouvernementale.
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