C’est le genre de match où il ne faut pas chercher très loin la motivation. C’est déjà un huitième de finale du Grand Chelem. Et Ugo Humbert, qui s’est déjà dit « fier » d’atteindre la deuxième semaine pour la première fois de sa carrière en Australie, pourrait remporter son premier quart de finale dans un Majeur. Le compte est déjà bon en terme de motivation. Mais en plus, il y a Alexander Zverev en face. Et le numéro 1 français a encore la joue rouge de son dernier match.
C’était à Bercy il y a deux mois. En finale aussi. Et pour être clair, Ugo Humbert n’a pas existé face à l’Allemand. Ce dernier s’est imposé 6-2, 6-2 pour remporter son septième titre en Masters 1000. Chirurgical, accablant et très agressif, Zverev s’était déroulé, ne laissant aucun espoir à Humbert devant son public. Alors qu’il rêvait de devenir le premier Français sacré à Bercy depuis Jo-Wilfried Tsonga en 2008, le Lorrain était clairement passé à côté de ce rendez-vous après sa belle semaine parisienne. Et dire que le souvenir de ce cours à domicile est encore frais dans son esprit est un euphémisme.
Mahut : « Zverev n’a pas encore vraiment dépassé ses limites sur cet Open d’Australie »
Crédit vidéo : Eurosport
Alors que Bercy était prêt à s’enflammer une dernière fois pour ses adieux, Ugo Humbert a été marqué par cet échec cuisant en finale. “J’en ai pris 2 et 2 devant 15 000 personnes, je me sentais encore un peu…», a-t-il déclaré dans des propos repris par L’Equipe après son succès face à Arthur Fils vendredi. “J’ai été très touché, j’avais beaucoup donné durant la semaine. Mais je n’ai aucun regret, il a vraiment bien joué. Il avait été imparable.»
-Intouchable pour ce der à Bercy, Zverev avait dicté sa loi pour asphyxier le Français, incapable de trouver de solutions compte tenu du poids et de la longueur du ballon de l’Allemand. Dimanche, dans la chaleur de Melbourne, Humbert sait qu’il devra montrer un visage diamétralement opposé. “Je vais essayer de le faire différemment», promet-il. Ne pensez en aucun cas qu’il se présentera en victime devant le tribunal dimanche. Ce n’est pas son style. “Je suis capable de battre les meilleurs. Quand j’arrive sur le terrain, j’y crois à 100 %. Il faut juste rester humble, mais je suis convaincu que je peux faire de grandes choses. J’ai confiance en moi», prévient le gaucher de 26 ans.
Sa montée au pouvoir ces dernières années est là pour l’illustrer. Et s’il attend toujours une percée en Grand Chelem pour valider son nouveau statut sur la scène internationale, le Tricolore, 14e joueur mondial, sait aussi qu’il a déjà causé quelques ennuis à l’Allemand. Il l’a même battu lors de leur première opposition à Halle en 2021 (7-6, 3-6, 6-3). Et en 2023 à Bercy, il s’est rendu la vie difficile avant de s’incliner de peu (6-4, 6-7, 7-6). La finale de Bercy 2024 est donc une petite anomalie dans leur histoire commune. “Je l’ai déjà battu, je sais que je peux le faire. Il faudra saisir la moindre opportunité car elle sert très bien. C’est un nouveau match, un nouveau défi», annonce-t-il.
Le défi est cependant immense. Car Alexander Zverev est en grande forme depuis le début du tournoi. A la recherche de son premier Majeur, le numéro 2 mondial, double finaliste des Grands Chelems (US Open 2020, Roland-Garros 2024), semble en mission. Pour y arriver, il a remporté trois victoires rapides contre Lucas Pouille, Pedro Martinez et Jacob Fernley, toutes délivrées en trois sets consécutifs. Le médaillé d’or des Jeux de Tokyo (2021) est très solide et propre dans la lignée de sa fin de saison dernière. “Dans sa tête, il veut aller jusqu’au bout», a prévenu notre expert Nicolas Mahut.
Mais ça tombe bien, Ugo Humbert se ferait un plaisir de gâcher ses rêves, histoire de le lui rendre. Et il est concentré. “J’ai joué contre (Carlos) Alcaraz et “Djoko” (Novak Djokovic, vainqueur de 24 tournois majeurs) lors de mes deux derniers huitièmes» en finale du Grand Chelem, en 2019 et en 2024 à Wimbledon, se souvient le gaucher à la casquette à l’envers. “Ici je joue Zverev, ce n’est pas un des tours les plus faciles, mais si je veux aller plus loin» dans les tournois majeurs, « je Je n’ai pas le choix, je vais devoir battre ce genre de joueurs», conclut encore Humbert.
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