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Pour le SM Caen, un voyage en Corse et au bord du gouffre

Lors de son envol vers Ajaccio pour la 19e journée de Ligue 2 ce vendredi 17 janvier, le Stade Malherbe aura le temps de méditer. Il survole aussi le vide du championnat, menacé de basculer en National après 40 ans à fréquenter les deux premières divisions françaises. La menace de relégation se profile déjà. Mais l’année d’un rachat par l’ambitieuse famille Mbappé l’est encore plus. “J’ai très peur pour l’avenir du club”, a déclaré Ludo, jeune supporter après la pitoyable défaite contre Grenoble le week-end dernier. Mbappé ? Je ne sais pas pourquoi il est là. On essayait de monter en Ligue 1 et là on joue pour rester en Ligue 2. Mbappé n’a rien compris. »

Ce vendredi, Caen défendra sa place de barragiste en Corse, face à l’avant-dernier AC Ajaccio, lui aussi en perdition. La victoire est urgente, car la première équipe non relégable a six points d’avance. Le trou est fait. “Le projet Malherbe, c’est l’excellence (…) Nous voulons promouvoir nos racines tant au niveau national qu’à l’international”, avait déclaré fin septembre le nouveau président Ziad Hammoud, homme de confiance du clan Mbappé. Ses vœux n’ont pas bien vieilli. « Ziad Hammoud est un profil financier. On le voit à la tête du club même s’il n’a pas vraiment de connaissances en football”, a ironisé un autre supporter. Si l’ambition est affichée, la stratégie laisse songeur. Le club est en train de sombrer et, aux yeux de beaucoup, il perd aussi son âme.

L’ancien entraîneur de Caen Patrice Garande (de 2012 à 2018), aujourd’hui consultant pour Ici Normandie, se confie « [sa] grande inquiétude. » « Nous perdons notre identité, nous ne reconnaissons plus notre club, sur et en dehors du terrain. » A la veille de la reprise de l’entraînement fin décembre, l’éviction de l’icône locale Nicolas Seube, 520 matches comme joueur et à la tête de l’équipe depuis un an, sonnait comme l’illustration incarnée de cette perte d’identité.

“Mbappé, le SMC n’est pas ton jouet”

« Faites savoir aux nouveaux dirigeants, le public Malherbe n’est pas impressionné par les noms de stars, par d’hypothétiques « influences internationales » ou autres flamboyances, tonnait un communiqué du Malherbe Normandy Kop, le principal groupe de supporters. Chez Malherbe, il n’y a que le travail et la fidélité qui font la légende. » Une position prolongée dans des banderoles lors du match de rentrée à domicile contre Clermont, avec notamment ce message : « Mbappé, le SMC n’est pas ton jouet ».

Déjà précaire à l’issue du match aller, la situation à Caen va de mal en pis et prend des airs de « cirque », osent certains supporters du club. Alors que les joueurs misaient beaucoup sur les trois matches à domicile du mois de janvier, les deux premiers ont déjà été perdus, dans une ambiance houleuse. Inconnu en , le Portugais Bruno Baltazar a pris place sur le banc et a découvert « un moment compliqué ». «Je le savais avant de venir. Je comprends la frustration des supporters, ils ont raison (…) On ne peut pas perdre de temps à déprimer, il faut montrer une réaction. »

Au lendemain de la défaite face à Grenoble, la communauté du cannabis a appris dans les colonnes du Parisien le départ du directeur technique Gérard Prêcheur, pourtant voué à piloter la stratégie football des jeunes vers les professionnels. Le résultat de désaccords avec la direction qui a mis fin à leur collaboration quelques mois seulement après son arrivée.

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Dans cette crise, la main d’œuvre semble désorientée. Les joueurs sont dans le collimateur du public : « Certains ne bougent pas. Là, on touche le fond et on se pose des questions sur les envies des joueurs», ont déclaré des spectateurs mécontents après le revers contre Grenoble. Des attitudes qui ont également irrité Bruno Baltazar : « Il faut que tout le monde au club s’aligne sur le niveau d’exigence des supporters et sur l’histoire du club. Cela demande beaucoup plus de cœur car il faut respecter le club et la ville.

L’arrivée de Réda Hammache à la tête du recrutement et le mercato hivernal devraient être des bouées de sauvetage. Mais comme le souffle Patrice Garande, « ce qui se passe sur le terrain n’est que la conséquence du flou qui l’entoure. L’effet que cette équipe a sur moi, c’est qu’elle n’a ni objectif ni ambition.

“L’année de transition”, évoquée par la nouvelle direction, qui n’a pas répondu à notre demande d’entretien, pourrait-elle se terminer par un fiasco, à l’image des douloureux précédents vécus par d’autres clubs français récemment rachetés par des entreprises (Bordeaux, Nancy, Troyes). , Valenciennes, etc.) ? Le clan Mbappé a une demi-saison pour renverser la vapeur. Malgré l’absence de plusieurs joueurs importants blessés ou suspendus, l’opération de sauvetage débute ce vendredi à Ajaccio.

 
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