Le 13 janvier 1963, à Lomé, le premier Président de la République togolaise indépendante, Sylvanus Olympio, est assassiné. Soixante-deux ans plus tard, les circonstances de son assassinat ne sont toujours pas élucidées. Mais depuis, il se repose à Agoué, au Bénin.
Récemment, Awa Nana-Daboya, médiatrice de la République togolaise et présidente du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), a évoqué la possibilité de rapatrier la dépouille de Sylvanus Olympio au Togo. Cette démarche s’inscrit, selon elle, dans la lignée des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) de 2014.
Pour revenir sur l’assassinat de Sylvanus Olympio, DW a interviewé Ekue Foly Gada, ancien conseiller de Gilchrist Olympio, président de l’Union des forces pour le changement (UFC) et également fils du défunt président. Ekue Foly Gada est également directeur de l’Institut d’études stratégiques (IES) de l’Université de Lomé.
Folie morte Il y avait deux enjeux majeurs au cœur de cet assassinat, un enjeu national qui est notamment celui de l’intégration au sein de l’armée togolaise. La petite armée togolaise Les soldats revenus de l’armée française revenaient des campagnes d’Algérie et d’autres théâtres où l’armée française menait des guerres coloniales. Ils sont revenus, ils ont été démobilisés par la France. Ils voulaient retourner dans leurs pays respectifs pour être intégrés dans l’armée. Sylvanus Olympio n’était pas d’accord, car cette intégration posait des problèmes budgétaires.
Et au-delà de la question nationale, il y a le dossier de la réforme monétaire de Sylvanus Olympio.
Sylvanus Olympio avait exprimé sa désapprobation de la mise en place du système du compte d’exploitation, c’est-à-dire du mécanisme du franc CFA qui enrichit le Trésor français au détriment de l’Etat togolais.
Il ne voulait pas que la France contrôle l’économie togolaise à travers des contrats d’importation, des contrats d’exportation et des contrats de prospection de ressources minérales stratégiques et ordinaires.
Voici les deux dossiers immédiats et lointains qui provoquèrent l’assassinat de Sylvanus Olympio le 13 janvier 1963.
DW : Selon nos informations, le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) recommande le rapatriement de la dépouille de Sylvanus Olympio. Pourquoi maintenant ?
L’entretien avec Ekue Foly Gada
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Folie morte Il est dans l’intérêt de l’Etat, ne serait-ce que d’un point de vue symbolique, que sa dépouille soit transférée au Togo et que les honneurs nationaux qui sont dus au rang de chef de l’Etat et qui lui ont été restitués post mortem et est retourné dans sa famille.
Le problème est désormais double. Puisque c’est la famille qui a refusé que la dépouille soit transférée au Togo.
Mais il faut rappeler que nous ne considérons pas Agoué comme faisant partie du territoire béninois.
Les indépendantistes et notamment la famille considèrent que le président est toujours au Togo car il existe un différend territorial entre le Dahomey et le Togo qui n’est pas dûment résolu.
Et donc, une fois ce différend résolu et les nouveaux accords sur le tracé des frontières maritimes entre le Togo et le Bénin signés, alors nous verrons s’il faudra effectivement le transférer au Togo définitif, ou ce sera plutôt mieux. pour le conserver dans cette partie qui deviendra le Togo.
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