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impôts, impôts, économies… Quelles sont les options du gouvernement pour le projet de loi de finances ?

Non “lignes rouges”, mais « convictions fortes ». Les ministres de François Bayrou poursuivent, jeudi 9 janvier, leurs consultations avec les différentes forces politiques pour tenter de trouver des compromis sur le budget 2025, dont la est privée en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier début décembre. Avec un déficit public attendu entre 5% et 5,5% du PIB à la fin de l’année, le gouvernement est au pied d’un « Himalaya économique »selon le Premier ministre.

Pour redresser les comptes au plus vite, l’équipe gouvernementale a choisi de repartir du texte qui a été examiné au Sénat à l’automne et espère faire adopter sa feuille de route. « courant février ». Plusieurs mesures du précédent gouvernement devraient donc être retenues, même si le ministre de l’Economie, Eric Lombard, promet un budget « profondément transformé ». Voici les principales propositions sur la table.

Réductions des dépenses publiques

Le ministre de l’Economie a insisté sur la réduction des dépenses publiques qui constituera le“essentiel” des 50 milliards d’euros d’effort budgétaire envisagés par le nouveau gouvernement pour 2025 – un chiffre inférieur aux 60 milliards d’euros que Michel Barnier espérait débloquer.

Interrogé lundi sur France Inter sur les 4.000 suppressions de postes d’enseignants prévues dans le projet du précédent gouvernement, Eric Lombard a répondu que “que [faisait] partie des sujets à l’étude et qui seront tranchés ». Début décembre, les sénateurs ont adopté un amendement limitant ces suppressions à 2 000 postes, rappelle Public Sénat.

Les économies demandées aux collectivités seront maintenues, mais réduites par rapport aux 5 milliards initialement souhaités par le gouvernement de Michel Barnier. “Je pense que le dernier accord qui prévoyait environ 2 milliards d’euros d’économies est un accord courageux”, estimé dimanche dans une interview avec parisien la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, en référence au montant défendu par la majorité sénatoriale de droite.

Une contribution des grandes entreprises

Côté fiscalité, le gouvernement souhaite défendre la fiscalité exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises proposée par l’équipe précédente. “Ce mécanisme (…) a été discuté avec les entreprises, notamment le Medef” et “cela a été accepté comme un geste de solidarité”, un a assuré le ministre de l’Économie. Cette mesure devrait rapporter quelque 8 milliards d’euros en 2025, selon Eric Lombard. Une estimation identique à celle du gouvernement de Michel Barnier.

Le système prévoyait d’augmenter l’impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant au moins 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Cependant, en raison du principe juridique de « non-rétroactivité », le Parlement ne peut pas voter en 2025 des règles fiscales qui s’appliqueraient aux bénéfices de 2024, comme l’explique Les Echos. “On trouvera la solution, ce n’est pas grave, le principe reste”a assuré Eric Lombard, qui estime que cette contribution pourrait être établie sur « une assiette fiscale différente ».

Un « plan d’action » contre la « sur-optimisation fiscale » des plus riches

La contribution exceptionnelle sur les revenus élevés, également proposée par le gouvernement précédent dans son projet de budget et qui devait générer 2 milliards d’euros, ne sera pas « conservé tel quel », » annonça Eric Lombard. Toujours pour des questions de « non-rétroactivité », il ne pourrait pas être appliqué aux revenus de 2024, selon le locataire de Bercy. “On peut trouver des mécanismes qui visent à faire en sorte que les personnes qui ont des revenus importants participent à l’effort fiscal”a ajouté le ministre, qui y voit un domaine de “possible convergences” avec des socialistes, des écologistes et des communistes au sujet de « justice fiscale ».

Le ministre des Comptes publics propose par exemple de s’attaquer au « suroptimisation fiscale ». Si l’optimisation fiscale, qui consiste à profiter des règles fiscales pour réduire le montant des impôts à payer, n’est pas illégale, Amélie de Montchalin veut lutter contre « les impôts qui parfois ne sont pas payés parce que vous créez des holdings, parce que vous faites des montages très complexes ». “Tu as [hauts] revenus, avez-vous payé les impôts que paient tous les autres Français ? Sinon, vous payez la différence.a-t-elle lancé lundi sur France 2. Pour l’instant, elle n’a pas détaillé davantage sa proposition et fait référence à un « plan d’action » dans les semaines à venir.

Une réflexion sur une augmentation du « flat tax »

Le gouvernement envisage également d’augmenter le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, également appelé « flat tax », dont le taux est fixé à 30 % depuis 2018. “C’est un des sujets qui sont sur la table” et “Aucune décision n’a été prise dans un sens ou dans l’autre”a déclaré le ministre de l’Économie. « Dans les pays développés, la flat tax se situe entre 30 % et 35 % », DONC “on aurait un peu de marge”» argumenta-t-il. En novembre, le Sénat a voté une augmentation de ce taux à 33 %.

Pas de hausse d’impôts pour les classes moyennes

Le ministre des Comptes publics exclut une augmentation des impôts « ce qui pénaliserait le pouvoir d’achat des classes moyennes ». “La TVA n’est donc pas une option envisagée”, elle a dit parisien.

Par ailleurs, le gouvernement envisage d’augmenter le barème de l’impôt sur le revenu pour tenir compte de l’inflation. Faute de budget voté fin 2024, cette revalorisation n’a pas pu être mise en œuvre au 1er janvier. Résultat, 619 000 personnes, qui n’étaient pas imposables auparavant, risquent d’être assujetties à cet impôt, selon le ministère de l’Économie, si le barème n’est pas actualisé d’ici l’ouverture de la campagne des déclarations d’impôts au printemps.

Taxes sur les billets d’avion et rachats d’actions

Par ailleurs, le gouvernement souhaite maintenir l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion qui figurait dans le projet de budget du gouvernement précédent. À l’automne, plusieurs compagnies aériennes avaient déjà commencé à répercuter à l’avance cette augmentation sur le prix des billets. Après la censure de Michel Barnier, ils se sont finalement engagés à rembourser ces trop-perçus.

L’instauration d’une taxe sur les rachats d’actions devrait également être retenue. Pour une entreprise, le rachat d’actions consiste à acquérir ses propres titres cotés en bourse sur le marché, afin de réduire le nombre d’actions en circulation et donc d’augmenter la valeur de chaque titre. Michel Barnier entendait pénaliser les entreprises qui recourent à cette pratique et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1 milliard d’euros. Il espérait générer 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025.

 
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