Une enquête a été ouverte ce lundi 6 janvier après la découverte d’étoiles de David sur des immeubles à Vincennes (Val-de-Marne), non loin du lieu qui a été visé lors des attentats de janvier 2015.
Plusieurs tags en forme d’étoile de David ont été retrouvés dimanche 5 janvier sur des immeubles à Vincennes (Val-de-Marne), non loin de l’Hypercacher qui avait été visé par Amedy Coulibaly lors de la vague d’attentats de janvier 2015. Contacté par Libérationle parquet de Créteil a déclaré ce lundi 6 janvier qu’une enquête était ouverte pour « dégradation ou détérioration des biens d’autrui commise en raison de la race, de l’origine ethnique, de la nation ou de la religion ». Elle a été remise au commissariat de Vincennes.
Le procureur de la République précise que la découverte a été faite en fin de journée par un riverain, qui a remarqué la présence de deux étoiles de David taguées sur la porte d’entrée d’un immeuble et dans son hall. Une troisième étoile a également été découverte à une autre adresse un peu plus tard. Contactée ce lundi, la mairie de Vincennes a dénombré au total treize tags distribués dans le même secteur, « la partie ouest de la ville ».
Dans un communiqué, la maire Charlotte Libert a condamné « avec la plus grande fermeté ces odieux actes de provocation, commis à la veille de cette semaine de commémoration des attentats de janvier 2015, et notamment celui de l’Hypercacher de la Porte de Vincennes». Le conseiller exprime son « pleine solidarité aux victimes de ces inscriptions et à l’ensemble de la communauté juive » of Vincennes and Saint-Mandé: « Rien – aucun mot, aucune provocation, aucun acte antisémite ne peut nous détourner de la mémoire et du respect que nous devons aux victimes innocentes de ces ignobles attentats meurtriers et à leurs familles ».
En effet, d’autres étoiles de David ont été graffées dans plusieurs rues du nord de cette commune limitrophe de Vincennes, a-t-on appris. Libération ce lundi. Une source proche du dossier a compté dans l’après-midi “trentaine” de tags répartis entre les deux villes. Selon nos confrères de l’AFP, une inscription “Juif” a également été retrouvée sur un immeuble à Saint-Mandé. Dans un communiqué consulté par Libération, le maire de Saint-Mandé Julien Weil a déploré “une profanation” dans ces actes, « qui constituent une insulte à notre histoire commune, à nos valeurs et à la dignité humaine ». Le conseiller a également exprimé son « plein soutien à toutes les victimes de ces inscriptions abjectes et […] à toutes les communautés juives » des deux communes concernées.
Selon le parquet de Créteil, d’autres graffitis représentant des étoiles de David ont été constatés dimanche soir à Fontenay-sous-Bois. Une enquête a également été ouverte pour « dégradations ou détériorations des biens d’autrui commises en raison de la race, de l’appartenance ethnique, de la nation ou de la religion » et quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. L’enquête a été confiée au commissariat de Fontenay-sous-Bois. Les investigations doivent notamment déterminer si les deux affaires sont liées.
Le précédent d’une opération d’ingérence russe
Des dizaines de tags antisémites représentant des étoiles de David bleues, au pochoir, avaient déjà été découvertes à l’automne 2023 sur des façades d’immeubles à Paris et en banlieue. Elles sont l’œuvre des services de sécurité russes (FSB). À cet égard, un couple moldave a été arrêté et le sponsor présumé, un homme d’affaires moldave pro-russe, identifié. En novembre, la France a condamné un « Interférence numérique russe » en dénonçant le rôle d’un réseau russe dans “l’amplification artificielle et la première diffusion sur les réseaux sociaux de photos de tags représentant des étoiles de David”.
En mai, le mémorial de la Shoah a été dégradé. Pas moins de 35 plaques représentant des mains rouges avaient été peintes sur le Mur des Justes, devant le musée de Paris, portant les noms des 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté fin juillet, un ressortissant bulgare a tout nié “racisme”, disant qu’il avait agi sous l’emprise de l’ivresse, sans connaître ce bâtiment.
Mis à jour lundi 6 janvierajout de précédents, les déclarations de la mairie de Vincennes, la découverte des tags à Saint-Mandé et la réaction du maire de la commune.
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