Pourquoi aller dans un gouvernement où les partis de gauche ont refusé d’entrer ?
Car ce ne sont pas les partis de gauche qui constituent aujourd’hui la majorité à l’Assemblée nationale. Ils constituent une part importante mais qui n’est pas majoritaire, et les partis de gauche sont bien partagés entre eux, entre ceux qui veulent absolument voter la censure comme LFI, ceux qui hésitent, ceux qui menacent…
Bref, ce n’est pas cela qui doit arrêter la machine d’État, car les Français attendent d’abord la stabilité.
Fidèle à François Hollande, vous avez rejoint Emmanuel Macron en 2022. Considérez-vous que vous élargissez encore ce gouvernement à gauche ?
Je suis un homme de gauche. Je n’ai aucune satisfaction à attendre des membres du Parti socialiste que j’ai dirigé pendant une bonne douzaine d’années, numéro deux derrière François Hollande. Je n’attends pas de satisfaction de leur part pour mon action à Dijon. Mon action publique a toujours été celle d’un homme de gauche soucieux d’équité, soucieux de dialogue social, soucieux de respect de la justice sociale et fiscale. Cela a toujours été ma position, elle l’est toujours et je dirais plutôt que c’est plutôt cette gauche qui a bougé. Je suis resté depuis le début un socialiste européen convaincu, cherchant à rassembler autour d’un projet, un projet écologique, un projet progressiste. Mais je ne sais plus vraiment ce qu’ils veulent.
Nous vous écrivions que vous vous intéressiez à d’autres ministères, notamment à la transition écologique…
Oui, mais on ne peut pas tout avoir. J’ai déjà un pôle suffisamment grand qui regroupe non seulement les collectivités territoriales, la décentralisation, mais aussi le logement, les transports, la ruralité, la politique de la ville. J’ai de quoi m’occuper et c’est exactement ce que je voulais. C’était de l’écologie ou autre, donc je ne me plains pas. J’ai du travail, dans l’intérêt bien sûr des collectivités locales et des Français en premier.
Quelles sont les principales questions que vous porterez en tant que ministre ?
La première est l’adoption d’un budget, car la loi de finances a été interrompue par le vote d’une motion de censure. Les collectivités locales sont aujourd’hui dans une sorte d’incertitude générale face à des décisions de l’Etat qui n’ont pas pu être prises, et la loi spéciale ne remplace pas le budget (NDLR : son objectif est d’organiser une situation provisoire jusqu’à l’adoption de la loi de finances). en 2025). Il faut redonner un budget aux collectivités locales, leur donner de la visibilité. Nous sommes à un an des élections municipales, c’est donc une année importante en termes d’investissement. Il faut donc absolument les rassurer.
La motion de censure n’a pas fait disparaître le déficit public ni la dette. On a un peu tendance à l’oublier, mais tout cela reviendra à la rentrée, c’est sûr. Il faut s’y préparer, préparer une nouvelle loi de finances à soumettre au Parlement, qui demandera aux collectivités, ce que je ferai, de faire un effort, mais un effort à la mesure de leur participation au redressement de la France, pas plus.
Y a-t-il d’autres fichiers ?
J’ai une pile de dossiers à découvrir, je vais faire ça demain, jeudi, vendredi, samedi, dimanche… Je suis reparti avec plein de dossiers.
Il y a deux ans, vous réclamiez la suppression du conseil départemental, ou plutôt son remplacement par une assemblée composée des présidents des intercommunalités. Où en êtes-vous de cette réflexion ?
La priorité absolue est de préparer un budget pour les collectivités locales, les régions, les départements et bien sûr les communes et groupements de communes. Nous verrons plus tard les réformes structurelles.
Related News :