Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), a été nommé lundi ministre de l’Économie et des Finances, un poste clé dans un contexte budgétaire tendu. Agé de 66 ans et au bilan favorable à la tête de la CDC, il aura pour mission urgente de doter la France d’un budget pour 2025 tout en gérant un déficit public estimé à 6,1% du PIB cette année et une dette abyssale de 3 300 milliards d’euros.
Diplômé d’HEC en 1981, Eric Lombard débute sa carrière à la banque Paribas avant de rejoindre l’équipe de Michel Sapin dans les années 1980, sous la présidence de François Mitterrand. Il retourne ensuite dans le secteur bancaire, où il occupe plusieurs postes, notamment chez BNP Paribas et Generali France, avant d’être nommé à la tête de la CDC en 2017.
Un profil politique affirmé
A la CDC, Eric Lombard s’est illustré par la création de la Banque des Territoires, la gestion de la crise Orpea (rebaptisée Emeis), et la fusion entre CNP Assurances et La Banque Postale. Renouvelé en 2023, il laisse une institution prospère avec un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros en 2022.
Bien qu’il soit connu comme technicien, Eric Lombard fait preuve d’un certain penchant pour le débat politique. Lors d’une récente rencontre, il s’est demandé : « Comment gérer une institution financière dans le monde de Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi Jinping, pour ne citer que trois grands démocrates progressistes et éclairés ? » Il a répondu avec optimisme : « Je pense qu’il faut voir les choses avec confiance et surtout en étant extrêmement actifs. »
Critique sur l’aspect social
Malgré sa proximité avec la macronie, Eric Lombard n’a pas hésité à critiquer certains choix du gouvernement, comme la réforme des retraites ou la gestion de l’Agence des participations de l’État. Il a toutefois affirmé être « en phase avec l’itinéraire et le projet d’Emmanuel Macron ». »
Passionné de musique et de voile, président du Théâtre des Champs-Elysées et pianiste amateur, Eric Lombard est également décrit comme un grand communicateur. Certains syndicats, comme l’Unsa, lui reprochent cependant un manque d’engagement sur les questions sociales. « Pour tout ce qui est social, ce n’est pas vraiment là », déplore Salomé Vaillant, secrétaire générale de l’Unsa.
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