Bruno Retailleau critiqué pour avoir tenu son discours pendant la minute de silence

MAYOTTE – Erreur politique ou simple retard de planification ? En ce jour de deuil national solidaire avec Mayotte, la France entière a observé une minute de silence à 11 heures ce lundi 23 décembre. Tous ? Non. A cette heure précise, les propos du ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui prononçait un discours devant la presse, ont résonné sur la place Beauvau.

“Je n’aurais jamais cru voir un département français dans un tel état de dévastation, de désolation (…) l’habitat permanent a beaucoup souffert, l’habitat précaire, il n’y a plus rien”» a-t-il déclaré en précisant le décompte des forces envoyées là-bas. Un discours qui a marqué alors que le silence régnait à l’Élysée, à Matignon et dans d’autres lieux de rassemblement filmés par les chaînes de télévision.

Bruno Retailleau a toutefois rendu hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte, quelques minutes plus tard à la fin de son discours. Mais il était bien plus de 11 heures.

« Si sérieux, si médiocre »

Ces quelques minutes de retard ne sont pas passées inaperçues. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé « indécence » et une envie de faire un « appel de communication » sur le dos des victimes.

Un fait qui lui est reproché depuis plusieurs jours, notamment depuis sa visite dans l’archipel dévasté. ” M. Retailleau a fait son opération de communication à Mayotte, a laissé les parlementaires derrière lui, il a fait venir des journalistes puis il est parti. Je n’ai reçu aucune nouvelle, un message du Ministère de l’Intérieur depuis qu’il a quitté l’île », a dénoncé, avec colère sur France Inter, la députée LIOT de Mayotte Estelle Youssuffa ce lundi matin.

« La petite agitation parisienne continue » en ce jour de deuil, alors que la population de Mayotte “n’a pas d’eau, n’a pas reçu d’aide”. “C’est tellement méprisant, tellement sérieux, tellement médiocre, qu’on n’a plus les mots”continua-t-elle.

Déjà lors de sa venue à Mayotte, le ministre avait laissé une amère impression. Arrivé dans l’archipel dans la soirée du dimanche 15 décembre pour constater les dégâts colossaux et tenter de mesurer le bilan humain après le passage du cyclone Chido sur l’archipel, le locataire de la place Beauvau est reparti le lendemain en visant l’immigration.

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