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1,8 million d’euros de chiffre d’affaires, complicités policières… Le Français Ramzy A. extradé de Dubaï

Un trafiquant de drogue français, réfugié à Dubaï, a été remis à la en décembre par les autorités émiraties, a annoncé vendredi la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué. Cet homme, Ramzy A., a été extradé le 12 décembre pour purger sa peine après 4 ans de cavale.

Il avait été condamné par contumace en France « à cinq ans d’emprisonnement et à 100 000 euros d’amende par jugement du 5 juin 2023, pour récidive de trafic de stupéfiants, commis en 2020 », a précisé le parquet. La sentence était accompagnée d’un mandat d’arrêt.

Ramzy A. avait fui vers les Émirats arabes unis avant le procès, alors que l’enquête était en cours. Il a été arrêté une première fois à Dubaï en décembre 2022 et une demande d’extradition a été déposée par la France, mais celle-ci n’a pas abouti à une reddition. Une nouvelle demande a été formulée en juillet 2024 et a cette fois abouti à son extradition.

“Le chiffre d’affaires est d’au moins 1,8 million d’euros”

A son retour en France, il s’oppose à sa condamnation par contumace. Il doit donc être rejugé par le tribunal correctionnel de Paris fin janvier, a précisé le parquet.

Dans cette affaire de trafic de cocaïne réalisé via une plateforme numérique, 16 personnes, dont deux agents de la Police aux frontières (PAF), ont été condamnées en juin 2023 à des peines allant d’un an d’emprisonnement avec sursis à cinq ans et demi de prison. .

Après l’ouverture d’une information judiciaire le 17 juin 2020, les enquêteurs se sont penchés sur ce vaste réseau, dirigé par Ahamed Islem F., dit « Is », « Gamil », ou « Pik », et Samir B., dit « Teddy ». ». « A l’issue des perquisitions et de l’exploitation de la plateforme, les enquêteurs ont évalué le chiffre d’affaires à minimum 1,8 million d’euros sur la période de prévention », indique le parquet de Paris.

Une évasion possible grâce à deux complices du PAF

Ramzy A. est soupçonné d’avoir approvisionné le réseau. La police a été mise sur sa piste grâce à une information anonyme. Comme Islem F., l’un des patrons du réseau, il a bénéficié de consultations illégales de dossiers, via les responsables du PAF. Les deux hommes ont donc pu prendre la fuite juste avant l’arrivée des enquêteurs et la première vague d’arrestations, survenues en octobre 2020. Islem F. a finalement été arrêté sur mandat d’arrêt européen en Espagne, et mis en examen le 30 décembre 2021. Ramzy A. était toujours libre à Dubaï.

Anissa L., policière complice des trafiquants, a été condamnée à 18 mois de prison dont 12 avec sursis et à 9 500 euros d’amende. Sa collègue Glory L. a écopé d’un an de prison avec sursis et de 2 000 euros d’amende, ainsi que d’une interdiction de service public de 5 ans.

En avril 2024, un magistrat de liaison français a été installé à Dubaï afin de fluidifier la coopération judiciaire avec les autorités émiraties et d’accélérer les extraditions, alors que plusieurs chefs de réseaux français de trafic de drogue se sont implantés ces dernières années dans le petit émirat.

« Le procureur adjoint en charge de Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) s’est rendu aux Émirats arabes unis avec le procureur national financier en novembre 2024 afin de continuer à améliorer les demandes d’extradition et les demandes « d’entraide pénale internationale, notamment sur les avoirs criminels », souligne Laure Beccuau dans son communiqué.

 
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