Le Capitole à Washington, le 20 décembre 2024 (AFP / Ting Shen)
Un arrêt pour les vacances ? Le Congrès américain s’emploie vendredi à parvenir rapidement à un nouvel accord budgétaire qui permettrait d’éviter une paralysie des services publics fédéraux juste avant Noël.
A minuit heure locale (05h00 GMT samedi), l’Etat fédéral se retrouvera dans une situation de « shutdown » effective. Résultat : le chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs prestations sociales et la fermeture de certaines crèches.
Une situation extrêmement impopulaire auprès des Américains, d’autant plus à l’approche de Noël.
Nombre et durée des “shutdowns”, ces paralysies budgétaires du gouvernement fédéral des Etats-Unis, par année de début de la paralysie (AFP / Corin FAIFE)
Un peu moins de dix heures avant cette éventuelle paralysie budgétaire, le nouveau projet côté républicain serait de revenir sur un texte qui assure le financement de l’Etat fédéral jusqu’à la mi-mars.
Elle comprendrait notamment plus de 100 milliards de dollars d’aide destinée aux régions américaines récemment dévastées par des catastrophes naturelles.
Une somme déjà présente dans un premier texte annoncé mardi par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à l’issue de négociations avec les démocrates.
L’accord aurait permis de repousser toute menace de « shutdown », mais a été spectaculairement torpillé le lendemain par Elon Musk puis Donald Trump.
– Chaos –
L’homme le plus riche du monde, devenu allié du milliardaire républicain, a lancé une virulente salve de posts sur son réseau social X pour exprimer son opposition, exhortant les élus à “tuer le texte”.
Le président élu lui a emboîté le pas dans la soirée et a dénoncé un texte « ridicule et extraordinairement onéreux ».
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’adresse à la presse au Capitole à Washington, le 19 décembre 2024 (AFP / Allison ROBBERT)
Cette tournure a surpris le Congrès et contraint les responsables des négociations à repartir de zéro. Il a également laissé entrevoir une présidence Trump 2.0 avant même l’entrée en fonction du républicain le 20 janvier. Avec un style – similaire à son premier mandat – qui ne s’embarrasse pas des conventions, quitte à provoquer un certain chaos.
L’opposition retentissante d’Elon Musk a aussi illustré l’influence croissante du patron de SpaceX et de Tesla sur les grandes décisions politiques.
Au point, pour certains élus démocrates, d’ironiser sur un « président Musk », dont Donald Trump serait réduit au rôle de vassal.
Principal responsable des négociations, Mike Johnson est pressé d’un côté par les démocrates de revenir au texte sur lequel ils s’étaient mis d’accord, et de l’autre par certains élus conservateurs qui refusent catégoriquement tout texte ne comportant pas de budget. couper. pour compenser la nouvelle aide.
– « Jusqu’au bout » –
Au vu des divisions dans le camp républicain et des règles de vote, l’influent élu républicain James Comer a prévenu jeudi que pour que le Congrès adopte un texte budgétaire, il faudrait « évidemment avoir le soutien du côté démocrate ».
Le nouveau plan discuté vendredi après-midi n’impliquerait pas de relever le plafond de la dette américaine, alors que l’absence d’une telle disposition dans le premier texte avait été la principale raison de l’opposition de Donald Trump. .
Le président élu en avait même fait une condition sine qua non à tout nouvel accord budgétaire, sous peine de se battre « jusqu’au bout » contre celui-ci.
Il n’avait pas encore réagi vendredi en début d’après-midi au nouveau plan évoqué.
Donald Trump et Elon Musk assistent à un combat de MMA au Madison Square Garden de New York, le 16 novembre 2024 (AFP / Kena Betancur)
En attendant, chaque parti pointe déjà du doigt l’autre pour imputer la responsabilité d’une éventuelle paralysie budgétaire.
« S’il y a une fermeture du gouvernement, qu’elle commence maintenant, sous Biden, mais pas sous Trump », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social vendredi matin.
“C’est un problème que Biden doit résoudre, mais si les républicains peuvent aider (…) ils le feront !”, a-t-il ajouté.
Pour la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, ce sont au contraire les Républicains qui ont fait « exploser » l’accord.
“C’est aux républicains du Congrès de régler le désordre qu’ils ont créé”, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse.
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