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« deuil national », « chiffre plausible », « hôpital de campagne »… Ce qu’il faut retenir du premier jour de visite d’Emmanuel Macron à Mayotte

Venu à Mayotte pour constater l’étendue des dégâts après le passage du cyclone Chido, le président de la République a été confronté au désarroi des habitants, au point de décider de prolonger son déplacement jusqu’à vendredi. Il a déclaré un jour de deuil national le lundi 23 décembre.

Cinq jours après le passage destructeur du cyclone Chido, le président de la République Emmanuel Macron est arrivé jeudi 19 décembre sur l’île de Mayotte pour constater l’étendue des dégâts. Récit d’une première journée de visite, où le chef de l’Etat a finalement tranché passer la nuit et un jour de plus dans le 101e département français sinistré.

Arrivé A l’aéroport Marcel Henry de Pamandzi, Emmanuel Macron a été accueilli sur le tarmac par le ministre chargé de l’outre-mer François-Noël Buffet, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville et des personnels civils et militaires. Il a été rapidement interrogé par une femme.

Une femme interpelle Emmanuel Macron à sa descente d’avion

©Élysée press service

“M. Président, ne partez pas trop vite. Mayotte est démolie. Nous sommes sans eau, sans électricité, sans nourriture, il n’y a nulle part où aller car tout est démoli. Nous ne sommes même pas dans un refuge avec nos enfants. “Nous y serons.”a répondu le président de la République, dont les services ont annoncé dans la journée qu’il reportait son départ pour Djibouti, afin de rester une nuit et un jour supplémentaires à Mayotte.

Le chef de l’Etat a d’abord procédé à une reconnaissance aérienne de l’île à bord d’un hélicoptère de la gendarmerie nationale pour constater les ravages provoqués par le cyclone Chido. Dommages ayant justifié l’activation d’un nouveau dispositif, celui de « l’état de calamité naturelle exceptionnelle »censé « permettre une gestion plus rapide et plus efficace de la crise et faciliter la mise en œuvre des mesures d’urgence » a expliqué le ministère des Outre-mer mercredi 18 décembre.


Emmanuel Macron à la rencontre des victimes

©LUDOVIC MARIN / PISCINE

Emmanuel Macron s’est ensuite rendu au Centre hospitalier (CHM) de Mamoudzou, où il a visité l’unité psychiatrique, le service de réanimation, la maternité et les urgences, avant de confirmer qu’un « hôpital de campagne »serait installé sur l’île “à partir de demain” pour soulager le CHM, y compris le personnel a exprimé sa détresse.

Cet hôpital mobile pourrait accueillir jusqu’à 100 patients. Le matériel nécessaire à sa construction est toujours transporté par un avion Antonov affrété par l’Armée de l’Air.

Direction ensuite le quartier dévasté de Cavani, au sud de Mamoudzou, où Emmanuel Macron fait face aux revendications des habitants, tant pour le rétablissement de l’accès à l’eau et à l’électricité que pour l’enlèvement des poubelles.

Depuis les secours, le président Macron demande comment se déroulent les opérations. « Les gens doivent s’ouvrir et avoir accès à l’eau »il relaie. « Il y a beaucoup d’endroits qui ne sont pas nettoyés ? Et nous sommes sûrs qu’il n’y a personne coincé sous le métal ?puis interroge le président.

“Nous ne pouvons pas vous répondre…”entend-on, alors que des questions demeurent sur le véritable bilan humain du cyclone Chido. Nous avons mis en place une méthode de travail : il y a des contacts avec des mairies, des associations, des responsables musulmans. On va mettre en place une mission pour comprendre les choses et essayer d’avoir un chiffre plausible», répond le préfet.

Emmanuel Macron en visite à Mayotte le 19 décembre, après le passage du cyclone Chido. © Laïd Berritane

S’ensuit une séquence au Conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, où le président s’est entretenu avec des élus et des représentants de la société civile, notamment du monde économique.

« C’est une zone de guerre, c’est comme si une bombe atomique avait frappé Mayotte. C’est pourquoi nous avons besoin d’un plan Marshall.» a lancé Carla Baltus, présidente du Médef Mahorais.

La frappée par un cyclone d’une violence sans précédent», a répondu Emmanuel Macron. Mayotte et la France entière sont ébranlées par cette situation qui s’ajoute à de multiples crises. Je suis très touchée par la résilience et l’engagement que je vois chez chacun» a-t-il ajouté, indiquant qu’il souhaitait «que dans la reconstruction de Mayotte, nous privilégions l’offre économique de reconstruire.


Emmanuel Macron à la réunion de crise avec les représentants de la population mahoraise au Conseil départemental

©Mayotte La 1ère

Il faut interdire la reconstruction des bidonvilles», a lancé le maire Mamdoudzou Ambdilwahedou Soumaila lors de cette réunion sous les applaudissements de l’assistance. “Un cadre législatif spécifique à Mayotte doit être adopté. Des décisions difficiles sont nécessaires pour que Mayotte ne devienne pas le plus grand cimetière de France même si nous craignons que ce ne soit déjà le cas.« .

Jeudi en fin de journée, c’est sur son compte X (ex-Twitter) que le président de la République a annoncé qu’il décrétait une journée de deuil national à la mémoire des victimes du cyclone Chido. Il a invité “Tous les Français se rassemblent à 11 heures”Lundi 23 décembre.

Vendredi 20 décembre, Emmanuel Macron devrait retourner sur le terrain auprès des victimes dans le village Combani, à l’intérieur de la Grande-Terre.


Emmanuel Macron lors de la première journée de son déplacement à Mayotte pour gérer l’après-Chido

©Mayotte 1ère

Parmi les autres mesures annoncées ce jeudi, un décret a été publié au Journal Officiel pour bloquer les prix des produits de grande consommation à Mayotte à leurs niveaux atteints le 13 décembre. Cela concerne des produits tels que les eaux minérales, les produits alimentaires, les aliments pour animaux, les piles, les pansements, les produits d’hygiène et de nettoyage de base, ainsi que les produits et matériaux de construction, les équipements et outils électriques.

 
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