Le 2 septembre, à Avignon, s’ouvre un procès historique dans son ampleur. L’une des affaires les plus médiatisées de l’année 2024, dont l’enjeu, pour Gisèle Pélicot, était avant tout de « changer fondamentalement les relations entre les hommes et les femmes ». Trois mois plus tard, son mari, Dominique Pélicot, est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale. Le dernier moment marquant d’une longue série.
La levée du huis clos
Le 2 septembre marque l’ouverture de ce procès mais aussi le premier événement marquant : celle qui s’appelait alors « Gisèle P. » décidé contre toute attente de demander la levée du huis clos. Une décision surprenante et grave puisqu’elle signifie que les images des viols seront vues par les journalistes et le grand public. Pas grave: « Nous ne voulons pas de silence dans ce procès. Notre cliente estime que justice est rendue publiquement et qu’elle n’a pas à se cacher », explique alors l’un de ses avocats.
Un choix qui est un symbole fort de la volonté de la victime de voir émerger une prise de conscience générale.“Nos clients savaient qu’ils devraient renoncer à leur anonymat mais certainement pas à leur dignité et encore moins à leur décence”, a résumé un autre avocat.
Gisèle Pélicot given a standing ovation
Le 17 septembre, soit deux semaines après le début du procès, Gisèle Pélicot est applaudie dans les couloirs du palais de justice. Un bouquet de fleurs lui a également été offert. Le premier d’une longue série. Des gardes d’honneur suivront.
Au fil des jours, les foules étaient de plus en plus nombreuses à venir assister aux débats à Avignon. Dans le public, de nombreuses femmes sont venues soutenir Gisèle. “Ça me touche beaucoup, je suis très très ému”a réagi le principal concerné.
Diffusion de vidéos
Le 19 septembre, nouveau tournant : les images des viols présumés sont diffusées dans une salle d’audience abasourdie. Les vidéos sont effrayantes. A ce moment, Gisèle Pelicot regarde son téléphone portable.
Ces vidéos ont été diffusées en premier pour contester les propos des accusés qui nient le viol. Pourtant, les images ne laissent aucun doute : on voit Gisèle Pelicot endormie, ronflant, pendant que les différents accusés procèdent à des attouchements et des pénétrations.
Les enfants du couple s’expriment
C’est le 18 novembre que David et Florian, les deux fils du couple Pélicot, ont pu parler à leur père. “J’ai le sentiment que toute mon enfance a disparu, elle a été effacée” explique David, qui parle de son “incompréhension” face aux raisons qui ont poussé son père à commettre ce crime.
« Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi as-tu prêté notre mère comme ça ? Tu as toujours dit que notre mère était une sainte. Mais toi, tu étais le diable en personne.”, s’exclame son frère, Florian.
« Tu mens, tu n’as pas le courage de dire la vérité, même sur ton ex-femme. Vous mourrez dans un mensonge. Vous êtes seul dans le mensonge. C’est dommage pour toi, tu n’as pas de visage tu vas finir seul comme un chien”, gronde Caroline, la fille des Pélicot.
Gisèle Pélicot’s last speech
Le 19 novembre, Gisèle Pélicot a pris la parole une dernière fois pour dénoncer “le procès de la lâcheté”. Pendant ce -, elle explique “ne sachant pas comment je vais me reconstruire, surmonter tout ça.”
« Je voulais que toutes les femmes victimes de viol se disent “Madame Pélicot l’a fait, nous pouvons le faire”. Je ne veux plus qu’ils aient honte. La honte n’est pas à nous, c’est à eux. J’exprime avant tout ma volonté et ma détermination pour que nous puissions changer cette société »poursuit la victime.
La défense de Dominique Pélicot
À plusieurs reprises au cours de ce procès, le principal accusé a évoqué le viol dont il a expliqué avoir été victime à 9 ans et celui auquel il a été contraint de participer à 14 ans. A la barre, il témoigne de son enfance et accuse son père d’inceste.
Il évoque également sa mère qui a également subi des violences de la part de son père. Il tentera d’expliquer son acte par une volonté d’assouvir ses fantasmes sans soumettre Gisèle et son désir à la violence. « pour soumettre une femme rebelle ».
Son avocat évoque un “engrenage”un « machine qui s’enfuit ». « N’est-il pas le pire ennemi de Dominique Pélicot ? demande-t-elle en appelant Gisèle et ses proches “pour garder en mémoire celui qui t’a aimé profondément”, c’est à dire “le premier Dominique Pélicot”.
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