L’ancien président de la République a été condamné ce mercredi à un an de prison sous bracelet électronique. Il a annoncé qu’il ferait appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.
La Cour de cassation a rejeté, ce mercredi, le pourvoi de Nicolas Sarkozy, le condamnant En fait à un an de prison sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence en «l’affaire du bismuth« . L’ancien président de la République a annoncé vouloir saisir la Cour européenne des droits de l’homme. Plusieurs étapes doivent cependant être franchies avant qu’il porte un bracelet électronique.
Modalités à déterminer
Dans son arrêt du 17 mai 2023, devenu définitif mercredi, la cour d’appel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à trois ans d’emprisonnement, dont un an de prison ferme et deux ans de prison ferme. Il lui est également interdit pendant 3 ans de voter, d’être élu et d’exercer une fonction judiciaire.
La peine avec sursis ne s’applique pas, sauf si le condamné commet une nouvelle infraction dans un délai de 5 ans. Concernant la partie ferme, la cour d’appel a décidé de la développer directement (“dès le début”) sous le régime de « détention à domicile sous surveillance électronique » (DDSE), le terme technique pour le bracelet. Les modalités restent toutefois à déterminer.
Le parquet général près la cour d’appel va donc saisir un juge de l’application des peines (JAP) de Paris. Cette JAP convoquera ensuite Nicolas Sarkozy devant lui, en principe dans un délai de 20 jours (mais ces délais peuvent varier).
Horaires de sortie
Lors de cette rencontre, la personne condamnée devra fournir des justificatifs que la JAP examinera afin de déterminer le lieu d’affectation (domicile) et les horaires de sortie, en semaine et le week-end. Par exemple, un condamné peut être autorisé à quitter son domicile entre 7h00 et 18h00 pour se rendre au travail.
Le JAP rendra alors une ordonnance fixant ces conditions, décision dont le condamné ne pourra pas faire appel. Le juge déterminera également la date à laquelle le bracelet sera placé. Selon la loi, l’ordonnance doit être rendue dans les 4 mois suivant la décision de condamnation, mais là encore, les délais peuvent varier selon les cas.
Voyager à l’étranger
Le jour prévu pour la pose du bracelet, des agents de surveillance, rattachés à l’administration pénitentiaire, se rendent au domicile du condamné. Ils règlent le système sur place et installent le dispositif : à partir de là, si le condamné n’est pas chez lui à l’heure fixée, une alerte est déclenchée. S’il souhaite changer d’emploi, de lieu de résidence ou s’il souhaite s’installer à l’étranger, le condamné doit demander une autorisation préalable au JAP.
Puis, au fil des mois, le juge devra décider s’il accorde ou non des réductions de peine au condamné. Celles-ci s’appuient sur les rapports du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) qui le suit au quotidien. Nicolas Sarkozy sera emprisonné sans détention. Comme il aura plus de 70 ans à partir du 28 janvier, il pourra demander une libération conditionnelle avant la moitié de sa peine. Cette demande serait étudiée mais pas nécessairement accordée.
Le bracelet électronique est l’équipement numéro 1 en France : au 1er novembre 2024, 15 591 personnes en portaient un, sur un total de 96 569 détenus, selon les chiffres de la Chancellerie.
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