En soixante-dix ans de carrière, l’auteur né à Madrid en 1933, auteur de « Tanguy », a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Femina en 1999 pour l’un de ses essais consacré à Colette. Michel del Castillo est décédé à l’âge de 91 ans.
Par Gilles Héuré
Publié le 18 décembre 2024 à 9h27
S‘il est vrai, comme on le dit parfois, que les multiples expériences d’une vie peuvent servir de terreau à la littérature, c’est pourquoi Michel del Castillo, qui vient de disparaître à l’âge de 91 ans, était destiné à devenir écrivain. Une enfance des plus difficiles : né à Madrid en 1933, un père qui l’a vite abandonné, une mère emprisonnée, une grand-mère condamnée par les franquistes pendant la guerre civile espagnole, l’enfant ballotté des camps d’internement aux foyers de réforme dont il s’est évadé, dénoncé à les Allemands par sa mère et envoyé en Allemagne, travailleur en Espagne… C’est en 1957 qu’il publie son premier roman, Tanguy, récit de son parcours tragique à travers la Seconde Guerre mondiale et dont les échos résonneront encore dans Rue des Archives, Maurice-Genevoix prize in 1994.
A lire aussi :
Il y a 150 ans naissait Colette : « Toute ma peau a une âme »
Auteur de plus d’une trentaine de romans, récompensés par de nombreux prix et plus de dix essais sur Colette (Prix Femina en 1999), ou Goya, Michel del Castillo, un peu oublié aujourd’hui, mérite d’être redécouvert. L’Espagne, comme pour de nombreux écrivains espagnols ou autochtones, est souvent le thème principal ou en arrière-plan comme dans La Nuit du Décret, Prix Renaudot en 1981, ou La tunique de l’infamie (1997). C’est aussi son enfance, et notamment celle de sa mère, “un monstre”, qu’il retisse grâce à l’écriture, la littérature étant porteuse de ses souffrances intimes ainsi que des merveilles qui furent les siennes en admirant Dostoïevski, Alexandre Dumas ou Rimbaud.
France
Related News :