Lsont les détracteurs du Ve La République ferait bien de méditer la leçon. Plutôt que de vouloir jeter la Constitution, ils devraient s’inspirer de son étonnante plasticité car qui a eu raison du monarque vendredi 13 décembre ? Qui a freiné l’insatiable appétit de domination d’Emmanuel Macron ? L’aspirant premier ministre, François Bayrou, qui, en fin connaisseur des institutions, a su tourner à son avantage un système fondamentalement dual, à la fois présidentiel et parlementaire, incarné à sa tête par une diarchie condamnée à s’entendre.
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Le bras de fer dans lequel se sont engagés les Béarnais pour détrôner le favori, Sébastien Lecornu, dont l’Elysée a salué la qualité « animateur » n’est pas une première. En 2005, Dominique de Villepin avait exercé le même type de pression sur Jacques Chirac pour évincer la favorite Michèle Alliot-Marie. Dans les deux cas, le coup d’État a pu réussir parce que deux conditions étaient réunies : le numéro un a été sérieusement affaibli – Emmanuel Macron par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin ; Jacques Chirac en votant non au référendum sur le traité constitutionnel européen de mai 2005.
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Pourtant, une relation de confiance préexistait entre les deux protagonistes : Dominique de Villepin avait été un soutien indéfectible de Jacques Chirac dans l’âpre combat mené en 1995 contre Edouard Balladur. François Bayrou et Emmanuel Macron étaient unis par leur alliance de 2017 qui a eu pour effet de marginaliser durablement la gauche et la droite par la constitution d’un bloc central dont l’existence, contestée, tente au contraire de se renforcer de crise en crise. crise. Là encore réside l’intérêt commun des deux hommes.
La gauche réformiste, nouveau partenaire
S’affranchir de la tutelle élyséenne sans rompre avec l’essentiel, François Bayrou reste confronté aux mêmes fragilités que Michel Barnier.
Ce dernier n’a pas réussi à tenir plus de quatre-vingt-dix-neuf jours à Matignon et a quitté le pays sans budget. Pas plus que son prédécesseur, le Béarnais ne peut prétendre au rang de leader de la majorité parlementaire puisque le MoDem, avec ses trente-six députés, ne se classe qu’au septième rang parmi les partis représentés à l’Assemblée nationale et une coalition, plus ou moins élargie, plus ou moins solide, reste encore à construire.
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