Le passage du cyclone Chido a laissé Mayotte totalement dévastée, endommageant de nombreux bâtiments et coupant toute possibilité de communication à certains endroits.
Faute de nouvelles de leurs proches, les internautes publient des appels sur les réseaux sociaux.
Lamia, qui vit dans l’Essonne, nous raconte son soulagement lorsqu’elle a enfin pu contacter son frère.
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Mayotte frappée par le puissant cyclone Chido
Après le passage du cyclone meurtrier Chido à Mayotte, l’angoisse des proches s’est répandue sur les quais. Alors que certains endroits se retrouvent complètement coupés du monde faute de réseau, que des dégâts considérables ont déjà été enregistrés et qu’un lourd bilan est déjà redouté par les autorités, les familles résidant hors de Mayotte ont du mal à communiquer avec leurs proches. Sur les réseaux sociaux, l’entraide s’organise.
Des villes coupées du monde
Depuis deux jours, les appels à l’information se multiplient, notamment sur Facebook, où des groupes ont été créés pour mettre en contact des habitants de Mayotte ayant accès au réseau et des personnes vivant ailleurs dans le monde, coupées de leurs proches. Lamia en a profité. Depuis samedi, cette femme de 52 ans, qui habite à Palaiseau, dans l’Essonne, se retrouve sans nouvelles de son frère, directeur adjoint à Mayotte. « Il nous a appelé pour nous dire que de l’eau était entrée dans sa maison. Il était seul avec sa petite fille, avec ma nièce de cinq ans. Et du coup, plus de réseau, plus rien. »raconte Lamia, à TF1info. En réaction, “l’anxiété a commencé à monter”ajoute-t-elle.
Le quinquagénaire a alors appelé la cellule d’information du public mise en place par la préfecture de Mayotte suite au passage du cyclone, joignable au 09.70.80.90.40. “Mais ils n’avaient pas plus d’informations”souligne-t-elle. Après deux appels, elle décide de poster un message sur le groupe Facebook « Cyclone Mayotte Chido 2024 ». Créé le 14 décembre 2024, le groupe compte déjà plus d’un millier de membres, qui publient des annonces, des photos ou encore des demandes pour entrer en contact avec des personnes sur place et qui habitent à proximité de leurs proches.
Avis de recherche sur les réseaux sociaux
« Si vous avez des nouvelles des villages d’Hagnoundrou, Moinatrindri, Bouéni, partagez-les avec nous. C’est terrible de vivre dans l’angoisse de n’avoir aucune nouvelle de ses proches. Certaines zones de Mayotte sont complètement coupées du monde »est-il notamment affiché. « Bonjour, je cherche des nouvelles de ma cousine et de sa famille à Combani »» écrit un autre internaute. « Ma sœur habite dans la même rue, elle va voir et lui dire où est le réseau pour qu’il puisse vous contacter »répond un autre à un homme qui cherche son fils, disparu depuis le cyclone.
« Grâce à ces groupes de soutien, même si nous n’avons pas immédiatement eu de nouvelles de mon frère, nous avons quand même pu avoir des nouvelles de la ville où il se trouvait. En mettant le nom de la commune, parfois de certains quartiers, les gens nous répondaient en nous disant ‘ne t’inquiète pas, c’est du solide ici, il n’y a eu que des dégâts matériels’…», dit Lamia. “Ça m’a complètement rassuré”a-t-elle ajouté. Grâce à Facebook, la quinquagénaire a finalement trouvé une personne habitant le quartier de son frère, qui l’a ensuite mise en contact avec lui.
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Une chaîne de solidarité qui a rassuré de nombreuses personnes comme Lamia. Sur Facebook et Discord, d’autres groupes et boucles se sont créés en parallèle, où les messages des proches continuent de tomber. De son côté, la chaîne mayotte La 1ʳᵉ propose une radio en continu où chacun peut transmettre des avis de recherche. Les personnes extérieures à l’archipel peuvent ainsi s’informer malgré les nombreuses coupures de réseau causées par des lignes endommagées ou des coupures d’électricité. Pour les riverains, la situation demeure « apocalyptique ».
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