L’agence régionale de santé d’Occitanie suggère à Nestlé d’envisager l’arrêt de la production de l’eau minérale Perrier (AFP/FABRICE COFFRINI)
En août, l’agence régionale de santé Occitanie a invité Nestlé Waters, pris dans un scandale sur des traitements interdits pour ses eaux minérales, à « remettre en cause » une autre « utilisation alimentaire » de son site de conditionnement Perrier, selon les révélations lundi de Radio France et du Monde. .
Depuis janvier, la filiale française du géant suisse fait l’objet d’une polémique concernant son utilisation, dans le passé, de traitements de désinfection de ses eaux minérales, qui ne sont pas dangereux mais interdits pour les eaux minérales, qui doivent avoir une qualité naturelle qui permet de s’en passer.
Ces conditions sont de moins en moins réunies sur les sites de production d’eau minérale de Nestlé Waters, qui a dû arrêter l’exploitation d’un de ses forages sur son site de conditionnement Perrier à Vergèze (Gard) en avril après la découverte de bactéries d’origine fécale.
Dans un rapport daté d’août, cité par Radio France et Le Monde, l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a jugé que ces “contaminations bactériennes”, bien que “ponctuelles”, sont “inacceptables pour les eaux minérales naturelles”.
Elle a « invité » Nestlé Waters à « examiner stratégiquement une autre utilisation alimentaire possible de l’exploitation des captages d’eau minérale actuels », rapportent les deux médias.
Par exemple, Nestlé Waters est propriétaire de la marque Maison Perrier, qui ne bénéficie pas de l’appellation eau minérale et peut donc faire l’objet de traitements de désinfection.
Selon les deux médias, l’ARS Occitanie avait conclu en août à l’arrêt du recours à certains traitements non autorisés, parmi lesquels des lampes UV et des filtres à charbon, sur le site de Vergèze.
Elle a en revanche estimé que la microfiltration, dont la réglementation a été assouplie par le gouvernement en 2023, n’est « pas réglementaire » dans la mesure où elle a un « effet désinfectant avéré ».
Le rapport évoque également un « risque virologique », les microfiltres n’ayant pas « d’effet de rétention sur les virus », selon Radio France et Le Monde.
“Nous exploitons le site de Vergèze dans le cadre fixé par les autorités et sous leur contrôle”, a répondu Nestlé Waters à l’AFP, qui n’a pas souhaité commenter le rapport avant sa version définitive.
Le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les pratiques des fabricants d’eau en bouteille, a évoqué lundi un rapport « accablant pour « Nestlé Waters », mais aussi pour le gouvernement Borne, qui a validé un plan de transformation qui reste (…) illégal”.
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