qui est Miss Mayotte, Zaya Toumbou ?

Zaya a une histoire, un père, un défi. La jeune fille est originaire d’un archipel volcanique entre Madagascar et la côte africaine, que l’on connaît si peu, Mayotte. Elle étudie la communication à Toulouse (Haute-Garonne), mais ses racines sont profondément ancrées dans cette terre de l’océan Indien. Et pour cause : son père, le chanteur Lathéral, parfois surnommé « le Johnny Hallyday de Mayotte », y est une icône, rénovateur des musiques traditionnelles.

Là-bas tout le monde connaît le mgodro mrengué, ces rythmes de l’île que l’on mélange au reggae ou au merengue depuis 25 ans. Un monument paternel qui apporte de la lumière et aussi de l’ombre à son petit. Zaya Toumbou a eu droit à des vers sur « la fille de » lors de l’élection.

Les miss fascinent Mayotte dont la population en même - trouve toujours à redire à la concurrence, dans cette culture musulmane modérée à 95 %. Le bikini ne passera pas ici, où le défilé des maillots de bain ne suscite qu’un flot de critiques. « Nous devions porter un paréo lors du défilé et aussi sur les photos officielles du maillot de bain sur Instagram », confie la gagnante. Cela ne me pose aucun problème, cela fait partie de l’esprit Miss France. Et je veux enfin ramener la couronne. Les gens seraient très heureux.

L’archipel de Mayotte ne participe au scrutin que depuis 2000. Esthel Née, troisième dauphine en 2009, obtient jusqu’à présent le meilleur classement. Zaya y croit, même s’il y a peu d’électeurs sur son île. «Je veux séduire les territoires français d’outre-mer et toutes les régions», espère celle qui a beaucoup voyagé sur les traces de sa mère, professeur de français au Maroc ou au Ghana.

Miss Mayotte étudie à Toulouse tout comme Miss Saint-Martin-Saint-Barthélémy : « Nous avons été dans la même université pendant deux ans sans jamais nous rencontrer », sourit-elle à sa camarade de classe. L’étudiant, qui a fait du théâtre, aimerait se spécialiser en communication dans les arts du spectacle, et peut-être devenir reporter. Écrire sur son père et cette culture musicale mahoraise, qui sait ? Il est peut-être - d’écouter la petite musique de Mayotte.