Pat Lam, l’ancien 3e ligne centre des Samoa, n’a pas oublié le 15 décembre 2018. Il y a six ans, presque jour pour jour, les Bears de Bristol et l’entraîneur néo-zélandais s’imposaient à Marcel-Deflandre en Challenge Cup (3-13) , une semaine après avoir été battu à domicile par le trio Jono Gibbes, Grégory Patat et Xavier Garbajosa (22-35). « C’était sous la pluie, je n’avais quasiment que des joueurs anglais alignés », s’amuse le technicien. Un coup gagnant que ses hommes n’ont pas su reproduire le 31 mars dernier, battus à Port-Neuf en quart de finale (39-15) par Tawera Kerr-Barlow, Uini Atonio, Grégory Alldritt, Ihaia West, Pierre Bourgarit, Thomas Berjon, Levani Botia et autres.
« En début de semaine, j’ai demandé aux joueurs qui avaient déjà affronté La Rochelle de lever la main, ils n’étaient pas nombreux, raconte Pat Lam. C’est un gros challenge, les joueurs le comprennent bien, on a hâte d’y être. Il fera beau, le terrain aussi, le stade sera plein, avec une bonne foule. C’est très excitant. Contre le Leinster (défaite 12-35 à domicile, NDLR), on a été très bons, physiquement, dans le jeu au sol, en défense. Nous en aurons encore besoin, en attaque et en défense, face à une équipe très solide qui a deux étoiles sur le maillot. »
Et c’est justement ça qui fait la grande différence, selon lui, depuis 2018. Les Jaune et Noir s’appuient désormais sur une expérience en Champions Cup qui manque encore aux Bears, co-leaders de la Premiership avec leur voisin de Bath. le Stade vient de battre (20-24) : « C’est un challenge qu’on aime, on a beaucoup de respect pour les Rochelais, pour Ronan (O’Gara) et ce qu’ils ont fait et la meilleure manière de le montrer c’est de être le meilleur possible. »
“Essayez de les battre”
« La France est l’endroit le plus compliqué où jouer et lorsque le tirage au sort a déterminé que nous devions aller à La Rochelle et Clermont, il y avait deux façons de voir les choses. Certains disaient que ça allait être difficile mais je pensais qu’il n’y aurait rien de mieux pour notre équipe, en plus d’accueillir le Leinster et de jouer tous ces grands matches, souligne l’entraîneur kiwi. Nous ne pouvons que grandir, devenir plus forts grâce à ces opportunités. Et puis, ça me donne l’occasion de voir comment on réagit. Nous avons très bien fait la semaine dernière, même si plusieurs éléments étaient contre nous. Nous avons maintenant une autre bonne opportunité. Nous sommes déjà allés à La Rochelle, nous savons à quel point c’est difficile mais nous apprécions les défis, nous sommes là où nous voulons être, nous avons hâte d’y aller et d’essayer de les battre… »
Pour cela, Bristol s’appuiera sans doute sur son gros volume de jeu. Une stratégie appliquée avec les Auckland Blues, en Nouvelle-Zélande, puis au Connacht, en Irlande, et enfin sur les bords de l’Avon par Pat Lam. « Je n’arrêtais pas de leur dire : « n’ayez pas peur de jouer ». Après le Covid, on a commencé à se changer et à taper un peu du pied. Mais on est un peu revenu, pour jouer un peu comme avant, avec beaucoup de qualités individuelles, décrypte le manager des Bears. Il ne s’agit pas de jouer tout le -, mais de le faire quand cela est possible, que l’on soit à 5 mètres ou à 100 mètres du but. » Cela n’a pas échappé aux Maritimes, qui devront serrer la vis en défense.
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