Philippe Diallo a été réélu à la tête de la FFF pour au moins quatre ans.
De l’ombre à la lumière. Réélu samedi à la tête de la Fédération française de football (FFF) pour un mandat de quatre ans, Philippe Diallo, technocrate brillant et consensuel, a profité de deux années de présidence pour pacifier la plus importante fédération sportive de France et proposer c’est une future économie prospère.
Propulsé président des « 3F », après les onze ans de règne de Noël Le Graët, poussé vers la sortie en février 2023, trahi par sa gestion de l’instance sur fond d’accusations de harcèlement sexuel, Philippe Diallo a habilement tourné cette page douloureuse tout en sachant faire fructifier les gros dossiers en cours.
La dernière en date aura sans doute facilité sa réélection : le renouvellement du contrat liant la Fédération à son équipementier, Nike, pour environ 100 millions d’euros annuels, jusqu’en 2034, assurant “un horizon économique dégagé pour les dix prochaines années”. , selon lui.
Sportivement, si après la finale de la Coupe du monde au Qatar en 2022, lorsqu’il a pris les rênes de la Fédération, l’équipe de France a perdu de sa superbe, les Bleus sont néanmoins restés à la deuxième place du classement FIFA derrière l’Argentine, atteignant notamment les demi-finales. finale de l’Euro-2024, l’objectif fixé par Diallo à Didier Deschamps.
Le patron de la FFF a placé toute sa confiance dans le tout-puissant entraîneur français, qui a marché main dans la main avec Le Graët, adoptant la même attitude que son prédécesseur, tout en évitant – contrairement à Le Graët – les sorties de route sur Zinédine Zidane, pressenti pour prendre les commandes des Bleus en cas de départ de Deschamps.
Fils d’un boxeur
En nommant Thierry Henry entraîneur de l’équipe de France olympique, Diallo a également permis à la France d’obtenir une médaille d’argent lors du tournoi de Paris-2024, la deuxième de son histoire après l’or à Los Angeles. 84.
En équipe de France féminine, il a eu moins de réussite avec Hervé Renard, nommé à la place de la controversée Corinne Diacre, qui n’a pas obtenu de meilleurs résultats sportifs, mais a apaisé un groupe de joueurs divisés.
Faire table rase du passé, tout en récoltant les bonnes graines semées devant lui, aura valu à Diallo le mépris de son prédécesseur qui l’a récemment qualifié dans les colonnes du journal l’Équipe de « numéro 2 » moqueur.
Ce natif de Saint-Nazaire, fils d’un champion de boxe sénégalais, a rejoint les « 3F » en rejoignant Noël Le Graët en 2021, après avoir dirigé l’Union pendant près de trente ans (de 1992 à 2021). clubs de football professionnels (UCPF), syndicat patronal.
Trésorier général au sein du comité exécutif (Comex) de la fédération, il gravit les échelons de l’organigramme en devenant vice-président adjoint en décembre 2021 lorsque Brigitte Henriques prend la tête du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). « Philippe appartient à une génération qui sait essayer les innovations dont nous avons besoin. C’est une page qui se tourne mais surtout une projection vers l’avenir», soulignait lors de sa première élection en 2023 Jean-Michel Aulas, vice-président de Diallo au sein de la FFF, qui comblait le manque de notoriété de c’est le N.1 à l’époque.
« Fin politique »
Il est vrai que Diallo, désormais propulsé en première ligne, a longtemps occupé des positions dans l’ombre.
Ce technocrate diplômé en droit public et droit des affaires, formé à Sciences Po Paris, possède une expérience internationale en tant que juge unique à la chambre de résolution des litiges de la Fifa depuis 2003.
Depuis 2013, il est à la tête du Conseil social du mouvement sportif (Cosmos), une organisation patronale regroupant plusieurs milliers de structures – clubs, ligues, organisateurs d’événements, etc.
Quelques semaines seulement après son accession à la présidence par intérim de la FFF en 2023, Diallo a réussi à être élu au comité exécutif de l’UEFA, assurant ainsi la présence de la France au sein de l’état-major de la confédération européenne.
« Il est très politiquement avisé », salue une Source proche du mouvement sportif, qui reconnaît sa « connaissance inégalée des enjeux » et « une compréhension très fine des rouages politiques ». Tout en soulignant « son extrême discrétion, voire son caractère solitaire, qui peut être perçu comme un défaut ».
« S’il reste dix-huit mois à la tête de la fédération, on ne le délogera plus. Et c’est la crainte de certains», prophétise Eric Borghini, membre de longue date de la Fédé Comex, patron des arbitres français mais qui ne figurait pas sur la liste de Diallo.
Réélu, le président de la Fédération française de football est là pour encore au moins quatre ans.
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