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« L’Église a dénigré pendant des siècles cette religiosité corse, subtil mélange de sacré et de profane, à laquelle s’intéresse aujourd’hui le Pape »

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Des fidèles de la Fraternité Saint-Barthélemy se promènent sur la promenade du bord de mer lors du Vendredi Saint, dans le cadre des célébrations de Pâques, à Bonifacio, Corse, le 29 mars 2024. PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Le pape François se rend ce dimanche 15 décembre à une conférence sur la « religiosité populaire » à Ajaccio, organisée à l’initiative du cardinal et évêque local, François Bustillo. C’est un thème cher au souverain pontife, qui l’a placé au cœur de sa dernière encyclique, Il nous aimait (« il nous aimait », en latin), paru le 24 octobre. Et la Corse apparaît comme un laboratoire d’études particulièrement riche pour cette forme de piété longtemps rejetée par l’Église, comme l’explique un entretien avec MondeAngelina Antonetti, professeur et chercheuse à l’Université Pascal-Paoli de Corte, spécialiste des traditions de l’île et participante à la conférence.

Comment qualifier cette « religiosité populaire » corse, au cœur de votre œuvre et qui a suscité l’intérêt du pape François ?

Angélina Antonetti : C’est une forme de pratique religieuse, un ensemble de croyances à la fois très vivantes et très anciennes, qui se manifestent par des rites et des symboles exprimant une certaine vision du cosmos, un répertoire de significations qui dépasse largement les cadres institutionnels de la religion. , basée sur une tradition orale qui intégrait naturellement des éléments des religions antérieures de l’île.

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