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la constitution d’un gouvernement, son premier défi – L’Express

Un week-end de consultations. Après sa nomination à Matignon ce vendredi 13 décembre, après un long combat mené dans l’ombre, le nouveau Premier ministre François Bayrou travaille sur la composition de son gouvernement. Le chef du gouvernement, qui plaidait cet été pour une « équipe » de « personnalités » plutôt « expérimentées », devra trouver le bon équilibre entre les forces politiques prêtes à le soutenir.

Le chef de l’Etat a fixé la feuille de route il y a une semaine. Au lendemain de la censure de Michel Barnier, Emmanuel Macron a indiqué dans une allocution télévisée que son successeur serait chargé de « former un gouvernement d’intérêt général » avec un personnel « resserré ». Autrement dit, pas comme le pléthorique de son prédécesseur, qui comptait dès le départ une quarantaine de membres. L’idée est sans doute davantage de copier la première liste de Gabriel Attal, qui s’est d’abord entouré d’une quinzaine de ministres fin janvier, avant toutefois d’en ajouter une vingtaine début février.

Il faudra pourvoir un certain nombre de portefeuilles essentiels : Économie, Intérieur, Défense, Justice, Affaires étrangères, Éducation, Agriculture, Affaires sociales, sans oublier le porte-parole et les relations avec le Parlement.

Moscovici, Bertrand…

Pour le casting, le nouveau chef du gouvernement sait déjà quels profils il recherche. Bien avant la nomination de Michel Barnier, François Bayrou plaidait déjà mi-août pour un gouvernement « composé de personnalités de caractère » et « suffisamment expérimentées », venant « de la gauche, du centre et de la droite », tous « républicains ». , à l’exclusion des extrêmes » .

Cette définition pourrait correspondre, par exemple, à un personnage comme Bernard Cazeneuve. Les deux hommes se sont également rapprochés ces derniers mois : invité à l’université d’été du MoDem fin septembre, l’ancien Premier ministre socialiste a jugé pas plus tard que la semaine dernière que le leader centriste avait « toutes les qualités » pour faire « un bon Premier ministre ». Ministre”. Rien n’indique cependant que Bernard Cazeneuve, dont le nom a été régulièrement évoqué pour devenir Premier ministre ces derniers jours, accepte d’entrer au gouvernement, même pour un poste comme celui de ministre des Affaires étrangères.

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D’autres noms de ténors sont également évoqués, outre les quelques personnalités majeures du MoDem qui devraient l’accompagner dans le prochain gouvernement. A gauche, celle de l’ancien patron de Bercy, Pierre Moscovici, aujourd’hui président de la Cour des comptes. A droite, l’ancien ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, aujourd’hui exilé en région Hauts-de-. Mais quitteraient-ils leurs fiefs pour un siège exécutif plus éjectable que jamais ? La courte durée du précédent gouvernement Barnier pourrait refroidir de nombreuses personnalités politiques.

Bruno Retailleau, un épouvantail pour la gauche

Les dirigeants de l’Assemblée, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez, nouveaux hommes forts de leurs partis respectifs (Renaissance et Les Républicains), étaient restés prudemment en dehors de l’équipe Barnier. Vont-ils faire de même ? A l’inverse, Bruno Retailleau a quitté les rênes de la droite au Sénat pour devenir ministre de l’Intérieur, où il espère rester. Le nouveau Premier ministre s’est déjà entretenu avec Bruno Retailleau vendredi soir. Ce dernier a demandé des « garanties », notamment sur l’immigration, pour participer au gouvernement, a indiqué son entourage à l’AFP.

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Problème : toutes les « personnalités » ne sont pas compatibles. Le cas Bruno Retailleau s’avère en effet délicat. Une partie de la gauche menace ainsi de censurer à son tour François Bayrou s’il conserve l’actuel ministre de l’Intérieur. «Je ne vois pas quel autre choix nous aurions», a prévenu la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier. « Nous attendrons dans les prochains jours pour voir ce qu’il fait. Aujourd’hui, j’ai du mal à voir comment il nous convainc de ne pas le censurer, surtout s’il ne nous appelle pas, et si son premier geste politique, « c’est de recevoir Bruno Retailleau, c’est encore un mauvais début, mais c’est à lui : il a sa propre censure entre ses mains», a expliqué Marine Tondelier sur France Inter ce samedi matin. La porte-parole du PS, Chloé Ridel, a également jugé problématique le maintien de Bruno Retailleau à l’Intérieur. “S’il le renvoie au gouvernement, il risque de finir comme Michel Barnier”, renversé trois mois après sa nomination, a-t-elle jugé sur le réseau social X.

La société civile plébiscitée

Les socialistes, de leur côté, ont décidé de rester dans l’opposition et ont donc refusé d’entrer au gouvernement, ce qui limite encore davantage le vivier potentiel. Et à droite, les dirigeants républicains attendent « que le Premier ministre explique son projet » avant de se prononcer sur une « éventuelle participation ».

Par ailleurs, les Français souhaitent que le futur gouvernement dirigé par François Bayrou, non encore annoncé, soit majoritairement composé de ministres issus de la société civile (62 %), alors qu’au niveau des partis, la préférence des sondés va au Parti Socialiste (55 %). %), les Républicains (53 %) et le MoDem (51 %), selon un sondage Toluna Harris Interactive pour LCI.

Autre écueil à prendre en compte : l’indispensable parité hommes-femmes au sein de l’équipe gouvernementale. Pour l’instant, hormis les sortantes Catherine Vautrin (ministre des Territoires et de la Décentralisation) et Rachida Dati (ministre de la Culture), les noms de « personnalités » féminines sont rarement évoqués.

 
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