RAPPORT D’AUDIENCE – Au premier jour du procès du réalisateur Christophe Ruggia, jugé pour agression sexuelle sur mineure, l’actrice a laissé exploser sa colère face à celui qu’elle désigne comme un «grand menteur».
Sur les bancs, Adèle Haenel bouillonne comme un volcan. Avant l’ouverture des débats, elle arpentait les sièges réservés aux parties civiles. Désormais, elle fixe de ses grands yeux bleus l’homme potelé qui parle dans la salle d’audience et s’électrise à chacune de ses paroles. Elle serre les mâchoires, est prise de tics nerveux, tente de calmer le cœur qui s’emballe à l’intérieur d’une main sur sa poitrine. Lorsqu’elle était petite, elle s’est longtemps retrouvée seule avec « Monsieur Ruggia », derrière les portes closes de son appartement parisien. Elle avait alors 12 ans, lui 36 ans, c’était après le tournage du film Les Diablesson premier long métrage. Elle a aujourd’hui 35 ans mais a gardé le même visage juvénile. Vingt-trois ans nous séparent de ces après-midi et le réalisateur Christophe Ruggia est désormais jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour «agression sexuelle sur mineur par personne ayant autorité« . Dès le premier jour de l’audience, l’actrice a décrit le contrôle et les violences sexuelles qu’elle dit subir de la part de l’homme qui était «est devenu le principal adulte de sa vie».
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