Cette loi d’urgence, nécessaire pour éviter un “shutdown” après la chute du gouvernement, “pourrait être présentée au prochain Conseil des ministres”, a-t-il déclaré ce lundi matin sur TF1.
Attendue depuis la censure du gouvernement et le rejet du budget 2025, la « loi de finances spéciale » est “prêt”a indiqué le ministre du Budget démissionnaire Laurent Saint-Martin ce lundi matin sur TF1. “Il pourrait être présenté au prochain Conseil des ministres”il a ajouté, « le gouvernement démissionnaire » comme par “un nouveau gouvernement”.
“Il permet de collecter les impôts, d’avoir les recettes pour pouvoir financer les services publics, de pouvoir signer un décret pour permettre que les crédits budgétaires de l’année 2024 soient renouvelés en 2025”a rappelé le ministre chargé du Budget et des Comptes publics, soit “éviter l’arrêt”. Après sa présentation en Conseil des ministres, cette loi spéciale – prévue par l’article 45 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) – doit être votée par l’Assemblée et le Sénat. Elle « sera déposé avant la mi-décembre au Parlement » verser « assurer la continuité des services publics et la vie du pays »a promis Emmanuel Macron lors de son allocution jeudi dernier.
En revanche, cette loi spéciale «ne peut pas indexer le barème de l’impôt sur le revenu à l’inflation »a insisté Laurent Saint-Martin, alors même que le député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, a annoncé qu’il déposerait un amendement en ce sens. “Ce n’est pas constitutionnellement possible”a estimé le ministre démissionnaire, jugeant qu’une telle mesure ne peut être inscrite que dans « un nouveau budget 2025 en début d’année ». Un avis partagé notamment par Pierre Moscovici. « La loi spéciale n’a pas pour vocation de modifier le barème de l’impôt »a jugé dimanche le premier président de la Cour des comptes sur LCI. Elle n’est pas “pas fait pour ça”.
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“Pas faisable” d’avoir un budget avant le 31 décembre
Si c’est une mauvaise nouvelle pour les contribuables, avec 17,6 millions de foyers qui risquent de voir leur impôt sur le revenu augmenter – et près de 380 000 foyers non imposables le devenir –, le renversement de l’exécutif et l’absence pour l’instant du budget 2025, sur d’un autre côté, c’est l’affaire des retraités. « Les retraites seront indexées quoi qu’il arrive en début d’année malgré la censure »a indiqué Laurent Saint-Martin. Après un accord trouvé par le « socle commun » entre macronistes et LR, le budget 2025 prévoyait que les retraites ne soient augmentées que de «la moitié de l’inflation» (0,8 %) au 1er janvier, avant une deuxième hausse de 0,8 % des plus petites retraites en juillet.
Le ministre démissionnaire a également fait part de ses divergences de vues avec la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Sur le plateau du « Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat » dimanche, le député Ensemble pour la République (EPR) a jugé qu’il était possible de “avoir un budget avant le 31 décembre”. Pour Laurent Saint-Martin, ce n’est pas “pas réalisable”. D’où la nécessité d’une loi spéciale avant le 31 décembre, avant un nouveau budget en bonne et due forme en début d’année. «Je le veux le plus tôt possible»a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu’il faudrait “des semaines, des mois”.
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