Trois ans après s’être livrée à cœur ouvert sur son premier album UNCamille Lellouche a fait sa rentrée vendredi 6 décembre avec II. Si l’amour, la mélancolie ou encore la nostalgie sont au centre des paroles, l’artiste a notamment mis souffrance et tristesse derrière elle pour ce nouvel opus. Celle qui s’épanouit dans son quotidien de jeune maman, qu’elle vit pleinement, a également surmonté une période difficile sur le plan artistique après cette naissance.
Musicalement, l’évolution est également présente sur ce disque, où les standards de la variété sont accompagnés de sons de musique andalouse et orientale. Un écho aux racines méditerranéennes de Camille Lellouche, dont on ressent l’émotion en parlant de son ami Nino Vella : décédé l’été dernier, le musicien a apporté sa touche à plusieurs titres, dont Partir ou resterrévélé il y a quelques semaines. Avec la franchise qui la caractérise, la chanteuse s’est confiée sur tous ces sujets. Sans oublier sa casquette d’actrice, avec un rôle dans Cadeauxen salles à partir du 25 décembre.
Vous voilà de retour avec « II », dont le processus créatif a duré un an et demi…
J’avais tout livré comme un journal intime pour le premier album très personnel… Avec le recul, c’est assez dur, on ne peut pas l’écouter avec ses amis le soir mais heureusement, ça a touché beaucoup de monde. Je n’étais pas très content à cette époque et avant de me lancer dans ce nouveau disque, j’ai eu un an de syndrome de la page blanche. Cela ne m’était jamais arrivé, mais avec le -, on comprend que lorsqu’on aime son énergie, ses émotions, ses sentiments changent. Je me suis réadapté : j’accepte d’être heureux aujourd’hui, et surtout de chanter des choses qui ne sont pas liées à la souffrance.
La naissance de votre fille a-t-elle provoqué ce syndrome de la page blanche ?
En effet, mon cerveau était fortement connecté au sien, c’était ma priorité absolue à ce moment-là et c’est normal. Je ne pensais pas pouvoir créer un lien aussi fort avec ce petit être que je le souhaitais depuis des années. Tout donner pour mon enfant m’a enlevé ma créativité pendant un moment, mais si c’était à refaire, je le referais. Après, il faut créer des choses très fortes et intenses dans votre art.
Ce que vous avez fait, comme l’illustre « Seule », l’une des nombreuses chansons d’amour du disque…
Il y a une référence à ma fille dans ses paroles, mais c’est venu naturellement. Ce n’est pas quelque chose sur lequel nous travaillons à mon avis. Je pense que toute ma vie je chanterai l’amour. Mais de toute façon, que pouvons-nous chanter d’autre, sachant que même dans la haine, dans la tristesse, il y a de l’amour ? Et pourtant, ils veulent toujours nous faire croire le contraire, c’est épuisant.
Quant à « Go or stay », composé par Nino Vella, a-t-il désormais une autre dimension ?
Il n’y a pas eu un moment où je ne pense pas à lui quand je le chante depuis sa mort, oui. Dans cet album, je lui ai dédié une autre chanson, intitulée Ninoet que je ne savais pas trop quoi chanter après l’avoir composé. Quand il est parti, naturellement, j’en ai écrit (elle respire quelques instants)… J’espère que c’est une chanson qui va au ciel. Nino fait partie de cet album pour toujours. Je sais que ses parents ont entendu Partir ou resteret qu’ils l’aiment beaucoup. Je suis très touché par cela.
Le public l’a également adopté depuis sa sortie…
Les gens savent que j’aime parler d’amour et cette chanson est un Mais je t’aime 2.0 en quelque sorte. Ce n’est pas une chanson de rupture mais elle dit soit tu es là à fond pour de vrai, soit tu t’en vas mais là aussi pour de vrai, on ne fait pas les choses à moitié. Et c’est souvent le cas dans les relations de couple, avec des situations compliquées. Mais quand il y a de l’amour, il y a de l’espoir. Tout me revient, oui, je ne sais pas faire les choses à moitié, faire semblant. C’est pour ça que les gens m’aiment ou ne m’aiment pas du tout.
« II » a des sonorités andalouses et orientales, est-ce la Méditerranée qui parle à travers vous ?
Mes origines maghrébines refont surface de - en -, oui, et c’était nécessaire pour faire un album solaire. Et surtout, j’aime ce registre gitan/flamenco : c’est une communauté très puissante où la femme a un charisme absolu, que ce soit dans la danse, dans les guitares des hommes qui jouent. Il y a un lien fort dans l’histoire, le voyage, la personnalité avec l’Afrique du Nord. Ces deux communautés ont une globalité que j’aime. C’est pourquoi j’ai voulu mélanger le tout avec de la variété.
Vous aviez envie de rendre hommage aux femmes avec le titre « Strong » ?
C’est un hymne aux femmes avec l’envie de dire « regardez comme nous sommes fortes et belles », quels que soient notre poids, notre origine, notre sexualité. Nous sommes ce que nous sommes, des femmes, et cela ne peut nous être enlevé. Et pour appuyer ce propos, ces sons marqués par le bruit des talons, les applaudissements, donnent un côté puissant, comme une marche guerrière.
Au cinéma, vous revenez cet hiver dans « Les Cadeaux » après « Les Heureux Élus » en septembre. Le grand écran ne vous quitte plus ?
Je n’accepte pas tout bon gré mal gré, mais il se trouve que ces deux bons films se sont succédés. Avec Le chanceuxJe défendais pour la première fois un premier rôle, fait sur mesure pour moi, et je suis fier du résultat puisque nous avons dépassé le million d’entrées. Concernant Cadeauxc’est un film choral, donc j’ai eu beaucoup moins de pression. Je peux vous dire qu’on a passé un super moment à le filmer, c’est une comédie bonne ambiance parfait pour Noël, qui donne envie de recevoir des cadeaux ou pas du tout.
Et concernant la scène, des projets sont-ils en cours ?
Je reviendrai, promis ! J’ai l’intention de travailler sur un nouveau spectacle l’année prochaine, c’est impossible de laisser les gens sur leur faim. Même s’ils ne sont pas seuls heureusement, il y a des gens qui font rire en France.
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